Le festival de l’arbre creux

Et soudain, Florent Peyrache – Floppy pour tout le monde – monte sur la scène sous le grand chapiteau, tend son doigt vers le ciel et rappelle d’une voie éraillée la mémoire de Louis sans qui le festival de l’arbre creux n’existerait sans doute pas. Le Louis dont il est question, c’est Louis Guillot qui est en effet à l’origine de l’énergie fondatrice de ce rendez-vous devenu incontournable des amateurs de musique des environs. Nous sommes au lieu dit Les Planchas, le long de la placide rivière Aubépin, en plein milieu d’un bucolique pays de sucs dans l’est de la Haute Loire, commune de Laussonne pour les amateurs de précision géographique.

Des centaines de personnes se sont données rendez-vous, dans le cadre des consignes sanitaires liées à Madame COVID, tout au long de ces deux jours, vendredi et samedi 24 et 25 juillet pour écouter, comme chaque année depuis 2014, une poignée de groupes empoigner les micros, gratter les guitares, chauffer les percussions, honorer les muses et la jeunesse éternelle.

L'esprit fondateur

Louis, il est parti de l’autre côté du monde, il y a quatre ans maintenant, lâché par son cœur, qu’il avait pourtant immense de l’avis unanime et il est encore partout. On a même rarement eu l’occasion de croiser un absent aussi présent. Dans le cœur des gens. Dans leurs mots. Leurs peintures. Dans les regards qui se perdent soudain dans le lointain. En tous cas, on a vite mesuré qu’on ne pourrait pas comprendre le festival de l’Arbre creux ( sixième édition donc cette année) sans savoir un peu plus précisément qui était Louis. Alors, c’est d’abord le résultat d’une union entre une malienne et un alti-ligérien, dans une famille de cinq frères et sœurs qui ont élu domicile au village de Servissac, village adossé à un suc, comme tout ici, au dessus des Planchas. C’est ensuite un esprit et une façon d’être au monde. Je ne l’ai pas approché de son vivant (malheureusement) mais il faut avoir vu ceux qui l’ont connu vous en parler, avoir vu leurs larmes et constaté à quel point il est encore bien vivant dans les esprits de tous. Et le restera longtemps sans aucun doute.

Louis était bûcheron de profession et le week-end officiait souvent aux manettes d’un sound-system partout où on le demandait. Il était donc bien connu et évoluait naturellement au point de jonction d’univers et de gens très différents les uns des autres. C’est lui qui aura l’idée de ce festival, qui en sera la cheville ouvrière et en fixera l’esprit.

En allant d’abord, parce qu’on ne fait pas ce genre d’entreprise tout seul, chercher les énergies où elles se trouvaient. Dans son entourage familial d’abord, amical ensuite. Et c’est ainsi qu’il parle de son projet à des personnes qui seront et sont toujours le pivot de ce rendez vous des amateurs de zizique. Sa compagne Cécile. Ses sœurs Florine et Virginie. Floppy et Rémi, ses deux cousins qui connaissent à peu près tout le monde dans le milieu musical local, Claire s’occupera de la trésorerie, Lucie, Marie-Ange et Dominique de la communication. Louna. Pauline de la page facebook. Louna prêtera son chapiteau. Et puis les amis. Stéphane Chabannes, un restaurateur qui a un terrain qui pourrait être disponible, à côté de l’auberge dont il s’occupe aux Planchas. Les frères Froment qui côtoient des réseaux d’artistes les plus divers, sculpteurs, peintres, graveurs, travaillant toutes les matières. Et tous les autres. Et c’est ainsi que dés le départ de l’aventure, le ton est donné très vite. Le festival sera éclectique ou ne sera pas.

Eclectique dans sa programmation musicale d’abord où la trilogie local, musique du monde et découverte est une loi qu’on ne transgresse pas. Divers encore dans les genres de vies, les représentations et mentalités des gens qui font ce festival. Que des bénévoles. Autour d’une cinquantaine qui oeuvrent toute l’année pour certains, mais surtout durant les semaines entourant les deux jours de concerts où là, évidemment, il s’agit d’être sur le pont et de souquer ferme. Eclectisme encore quand on tient à la dimension familiale avec l’organisation le samedi après-midi d’un moment dédié aux découvertes culturelles et animé par des artistes de divers horizons. ouvert gratuitement à tous. Ca fonctionne ainsi depuis six ans maintenant, contre vents et marées.

Louis, l'esprit de la méthode.

Florine et Virginie, les gardiennes du temple

Vous avez dit résilience ?

Stephane, l'homme des planchas

Et c’est rien de le dire. Parce que le moins que l’on puisse dire est que ce festival fait preuve d’une résilience impressionnante. On peut même dire sans risque de se tromper qu’ici, pas plus qu’ailleurs, les contes de fées n’existent et qu’on est assez loin du long fleuve tranquille. Jugez plutôt : en 2016, l’année terrible, c’est Louis qui tire sa révérence. En 2018, c’est un orage d’apocalypse qui frappe le coin le vendredi deux heures avant l’ouverture des portes. Et en 2020, c’est le virus du Wuhan qui s’invite aussi, comme partout, sur les bords de l’Aubépin. Et bien que croyez vous qu’il arriva, mesdames et messieurs, the show must go on non ? Et c’est précisément ce qu’il a fait. 2016 : qu’est ce qu’on fait ? On continue répondent cent voies : pour Louis, sur le mode on peut pas faire autrement bon sang de bois.

Rémi, le barde de la troupe

2018 : qu’est ce qu’on fait ? Il y a de l’eau partout. Conseil de guerre à l’auberge des Planchas. Certains sont en pleurs. Qu’est ce qu’on fait ? Quelqu’un arrive : « mais les gens sont là. Ils attendent ». Alors, on y va. Et tout le monde comme un seul homme met les bottes et part éponger les restes du déluge, protéger les fils électriques, retendre une ficelle par là, réassurer les barnums et le chapiteau. 2020 : après discussion avec les autorités sanitaires mais aussi au sein du collectif organisateur où tout le monde n’était pas pour le maintien des festivités, on décide malgré les vents contraires de faire la sixième édition, on met en place un renforcement du protocole à quelques heures du commencement des festivités. Et c’est encore un succès : la jauge autorisée est remplie haut la main. Il sont des centaines à répondre présent et se régaler deux soirées durant au milieu des déferlantes de décibels. Et les groupes eux mêmes touchent visiblement le septième ciel de pouvoir enfin jouer devant un public qui n’en demande pas tant lui non plus.

des fois, c'est calme..

Des fois, c'est plus agité...

Et Floppy montra le ciel..

Les années, les bons moments, les événements heureux ou malheureux passent mais le festival perdure. Inexpugnable et têtu.

Parce qu’il s’en passe de belles, du côté des sucs ! Qui en ont vu d’autres pourtant, le pays est en effet plein de grottes qui ont abrité pas mal de tribus de néanderthaliens. Mais enfin quand même, il y aurait là, du côté des Planchas, largement de quoi en étonner plus d’un, de nos ancêtres chevelus. En effet, comment expliquer cette résilience devant tous les revers de fortune ? On était présent lors de cette sixième édition, on a donc été interroger plusieurs membres du collectif et au fil des discussions, il nous semble que deux éléments sont prépondérants dans cette continuité. D’abord la modestie assumée et ensuite le soin pris au bien être des bénévoles sans qui rien n’est possible. Avec la possibilité donnée à chacun de ceux qui font l’arbre creux d’amener sa pierre à l’édifice.

Modestie donc : en effet, aussi bien Florine, la présidente, que Rémy mais aussi Stéphane, le propriétaire du terrain et de l’auberge des Planchas nous rappellent de concert que le but n’est pas et ne sera jamais l’argent, juste l’équilibre pour pouvoir continuer et que, donc, il n’est pas question ici de folie des grandeurs mais juste de se faire plaisir sans dépendre de quiconque. Ce principe est fixé dés le départ de l’aventure. Il sera intangible

Un collectif hétérogène

Nous voilà donc devant un festival avec un budget raisonnable ( autour des 15 000 euros en moyenne) qui s’autofinance et où l’équilibre se trouve autour d’une jauge de 500 personnes. Le principe fédérateur de tout ce monde ne semble résider dans rien d’autre que le plaisir d’être ensemble pendant ces deux jours et d’organiser une belle fête en écoutant de la bonne musique. Mais le principe une fois posé, encore faut-il le faire vivre, non ? Comme toutes les valeurs qui nous animent encore, nous, les homos sapiens sapiens, tout ceci ne tient pas tout seul, suspendu en l’air. Pour finir par y croire, il faut qu’on puisse les toucher du doigt, sentir leur présence autour de nous, en voir les effets.

Alors, comment cela se passe t-il du côté de l’arbre creux ? Comme déjà souligné, on sent très bien le long de l’Aubépin que flotte partout l’esprit de Louis, le grand fondateur. Et cet esprit, c’est celui du mélange qu’il portait dans son corps mais aussi dans sa manière d’être. Le festival, comme toute entreprise collective, est donc fait par des gens provenant d’horizons différents. Mais ici, c’est particulièrement la cas. Parce que le monde de Louis est déjà naturellement ainsi. Alors, l’arbre creux, tel qu’on le connaît à travers sa petite histoire, c’est le résultat de la convergence d’au moins trois univers. Il faut comprendre ceci, nous semble t-il, si on veut saisir la racine de la résilience de cette « petite entreprise », comme disait l’autre. Et cette alchimie nous semble être le produit, renouvelé et réactualisé chaque année, de l’union de trois dynamiques distinctes mais complémentaires. Avec Louis comme grand orchestrateur des débuts, dans ses actes d’abord et dans son esprit ensuite, qui perdure. Ces trois sources d’énergie ici à l’œuvre se situent d’abord au sein de la famille Guillot, famille nombreuse ayant engendré des familles nombreuses – vaut mieux ne pas se trouver à  la cuisine quand tout ce monde se rencontre ! – et leurs cousins dont le village de Servissac a baigné la jeunesse et continue de rythmer les emplois du temps lors des vacances de chacun ou de réunions familiales répétées et sanctifiées dans des habitudes solidement ancrées. Ils se sont même réunis en association qu’ils ont appelé Wimenon pour des raisons dont personne ne se rappelle. Ensuite, on trouve aussi les frères Froment, Pierre et Joachim, et leur nébuleuse bientôt aussi réunie elle aussi en association « le chant des sorbiers ». Où Pierre est un ami de Louis rencontré comme un signe du destin au détour d’un chemin forestier puisque tous les deux bûcherons et Joachim, un skater, féru de permaculture et de modes de vie alternatifs. C’est enfin Stéphane et Sandra, de l’auberge des Planchas, qui prêtent le terrain, assurent la partie nutritive de l’opération arbre creux et mettent à disposition les locaux de l’auberge pour les bénévoles et les artistes.

Voilà donc les trois galaxies qui vont se rencontrer et concourir à la réalisation du festival. Là non plus, ce ne sont pas des « kilomètres de vie en rose » comme disait aussi l’autre. Il y a forcément, à tout le moins, un certain choc des cultures et des façons de vivre et de penser éloignées les unes des autres. Mais enfin, force est de constater que ça fonctionne sans trop d’accrocs, chacun met un peu d’eau dans son vin, rassemble toutes ses capacités à la tolérance et l’empathie et au bout du compte tout le monde est bel et bien présent, chaque année le troisième week-end de Juillet, sur les bords de l’Aubépin.

Le chant des sorbiers dans ses oeuvres.

Les jardins.

Les artistes

Les décors

La "légende" de l'arbre creux

Et ce n’est pas le moins remarquable de ce qui se joue ici, trouve t-on.

Ensuite, il nous faut rentrer un peu dans le détail pour que vous compreniez un peu mieux ce qui s’y passe dans cet espace-temps entourant l’arbre creux, le troisième weekend de Juillet. Et justement, pour que vous puissiez le faire vous aussi, il nous a semblé judicieux de vous raconter son histoire particulière, à cet arbre, autour duquel tout s’organise. Appelons ceci la légende de l’arbre creux. Ecoutez donc un peu.

L'arbre creux en son costume de métal.

Alors, il est là, veillant l’entrée du site où se déroule le festival. Impossible de le rater, notre arbre. Et bien figurez vous d’abord qu’il n’a pas toujours été là. On l’y a amené. Plus précisément, Louis et Pierre Froment, rappelez-vous, tous deux bûcherons, l’ont trouvé un beau jour au détour d’un chemin. Louis, qui projetait déjà le festival, s’est rappelé qu’enfant, du côté de Servissac, la tribu des Guillot et des Peyrache – appelons les Guirache pour simplifier – jouaient souvent près d’un arbre creux qui avait pris la foudre un jour. Tant et si bien que cet arbre a fini par ressembler à un point de ralliement, dessiner un espace commun à l’imaginaire de tous. Tout ce monde a grandi. Un jour, l’arbre a disparu. Sauf dans les esprits des enfants Guirache devenus grands. C’est en tous cas à ça que Louis pense quand il faut trouver un nom au festival. Il sait aussi où trouver un autre arbre creux. Un vrai. Et de carrément le déplanter, avec Pierre. Et de le transporter en brouette ! Et de le replanter à côté du pont aux Planchas. En surplomb. Pour que tout le monde puisse le voir. Ainsi, le festival a désormais son arbre qui lui donne son nom, qui s’élance fièrement au dessus des festivaliers. Mais son histoire ne s’arrête pas là. Tout au long des années et de la répétition des festivals qui se succèdent, sous la houlette d’artistes venus de partout, on va en prendre soin, l’apprêter, l’illuminer et le décorer au mieux.

Ainsi, les amis des frères Froment, des artistes travaillant toutes sortes de matières et venus montrer leur travail durant le festival, vont lui faire, avec des matériaux de récupération, un manteau de ferraille, le parer d’atours de métal, de bois et de tissus, l’éclairer de mille manières, l’orner d’une parure évolutive au fur et à mesure des années et des imaginations de tous ceux qui passent ici. Sans oublier de lui faire une main de métal qui donne à regarder en direction des étoiles. Comme pour se rappeler ce qui compte vraiment.. 

Ainsi, cet arbre devient naturellement le parfait symbole de ce qu’est, au fond, ce rassemblement auquel il a donné son nom : en concrétisant une volonté commune de prolonger des jeux d’enfant ainsi qu’en permettant de visualiser une entreprise collective où chacun amène ses idées et son savoir-faire au fil des années. De ce double point de vue, cet arbre symbolise parfaitement l’esprit qui anime les lieux. Gageons que là haut, Louis approuve, satisfait de l’arbre métaphore et de ce qu’il permet de voir : à la fois la force de l’enfance et le partage de l’imagination collective. Un métissage en acte donc.

Et figurez vous encore que ce métissage, on le retrouve bien évidemment dans ce qui fait le quotidien du festival. Il y a la musique bien sûr. Domaine dans lequel Rémi Peyrache parvient à réunir des univers différents à chaque édition. Dans la même veine, il y a aussi le moment d’échanges culturels du samedi après-midi, un moment toujours en cours de définition qui marque la volonté de faire du lieu à la fois un espace familial et un endroit où les artistes peuvent montrer à qui veut leur travail – sculpture, bijouterie, habits faits main… – et où chacun peut profiter du parcours végétal où se côtoient jardins en permaculture ( entretenus toute l’année par Joachim est ses amis) et travail artistique.

Il y a aussi tout l’aménagement des lieux même du festival où les mange-debout, les tonneaux de métal de soutiens des pylônes du chapiteau, des lampadaires, des feux follets, les toilettes sèches sont autant d’occasions de laisser libre cours à son imagination pour les amis des frères Froment tout au long des années. Ce sont eux aussi qui s’occupent, en échange du gîte et du couvert, de l’aménagement avant le festival et du rangement après.

C’est encore Stéphane qui s’occupe donc de la partie restauration pendant les deux soirées et qui s’active, avec Sandra, sa femme, au service, derrière un truck auto aménagé où grillent d’excellentes saucisses et où sont confectionnés de non moins excellents sandwichs (on a goûté évidemment) aux petits légumes. Ce sont encore les deux buvettes où tous les copains sont sollicités pour tenir une permanence, à un moment ou à un autre et servir bières et sodas – mais surtout bières, faut être honnête ! – dégottés par le sieur Floppy.

Mais un festival, c’est aussi la sécurité, l’organisation du parking et des entrées qui incombent à Virginie Guillot et toute une équipe autour de son mètre soixante cinq. En six ans, chacun note qu’il n’y a jamais eu le moindre incident au sein du festival et l’organisation y est forcément pour beaucoup, où les sourires remplacent avantageusement les gros bras qu’on trouve partout ailleurs dans ce genre de rendez-vous. A l’arbre creux, vous êtes accueillis de façon beaucoup plus détendue. On ne s’en plaindra pas. 

Et la zizique dans tout ça ?

Mais un festival, c’est aussi la musique bien entendu. Des sound-system – forcément ! – officient en fin d’après-midi et lancent la soirée. En cette année particulière, ça crevait les rétines que tous les musiciens invités étaient bigrement heureux d’être là. Parce que les occasions de faire vivre la musique sur scène ont été rares, voire inexistante pour la plupart.

Alors, on en a en vu, des grandes bananes barrant des visages transpirants, des corps électrisés par le besoin de débauche d’énergie, des envies palpables de communier. Des moments d’émotion d’une grande pureté aussi, comme quand Ridoine, le chanteur des Gens Bon beurre, rend hommage à Louis. Magnifique moment où on a pu voir cette grande carcasse qui a illuminé la scène, avec ses acolytes, de sa joie d’être là pendant près d’une heure et demi, les yeux humides et la voix chevrotante un bref instant. Le magnifique numéro flamenco du sieur Sergio Lopez, une légende dans sa partie, accompagné de François Petit. Mais aussi l’énergie brute de décoffrage, textes au vitriol, sens de la dérision assumé, costumes très imaginatifs – ah ce guitariste en mitre d’évêque et ce bassiste en gendarme ! – de Los K SOS et la fraude fiscale orchestra ( si si, c’est bien le nom de cette improbable collectif où ça pétarade sévère au dessus des textes au vitriol !) où on n’aurait pas aimé être à la place des bénévoles bien malmenés entre la barrière d’avant scène et le public totalement déchaîné lors du set endiablé. Et puis Jahkasa et leur reggae de bon aloi. Et puis Auguste Wood, ardéchois qui se présente comme chanteur bio. Et puis Artémis, bien sûr. Une belle énergie sur scène là encore, public conquis d’avance, de beaux textes signés Céleste le chanteur. Où Remi officie à la guitare. Collectif qu’on trouve intéressant, Artémis, et qu’on essaie donc de suivre pour vous ( malgré les vents sont contraires pour le moment !) par ailleurs et dont on va vous présenter le pourquoi du comment du travail au quotidien dans un futur proche. Travail en cours donc.

Voilà, c’est tout ça, le festival de l’arbre creux. Mais c’est bien plus encore. Comme tous les festivals du monde, c’est un lieu de rencontre. Et c’est toujours improbable. Depuis le Hell Fest jusqu’au « plus petit festival du monde » à la java des paluches dans la bonne ville d’Aurillac. Mais ici, on a trouvé qu’il y avait un esprit particulier. Curieux résultat qu’on a un peu essayé de vous expliquer. Il y a Louis bien sûr. Qui savait créer des points de convergence. Et puis, il y a tout le reste. Les autres personnes impliquées qui ont su perpétrer jusqu’ici sa façon d’être. Et ça finit par donner un ton particulier. Et oui, c’est impalpable, c’est un esprit. Et oui encore, pour beaucoup, on continue ici des jeux entre enfants devenus grands. Et oui encore, au delà de l’ambiance cool et tranquille qui règne sous les lampions de métal, c’est bien du taf, du vrai, pour tous ceux qui veulent s’occuper de tout ce joyeux bazar. Et oui, c’est familial aussi. Dès le départ. Mais pas que.

Sergio Lopez et F. Petit, tocaor de flamenco

Los Ksos et la fraude fiscale orchestra

Artémis en son royaume.

Les gens bon beurre : 'je viens d'ici" . ben oui...

Et oui encore, c’est incroyablement résilient comme système. Les épreuves n’ont pas manqué. La modestie et la volonté d’être autonome, coûte que coûte, n’y sont pas étrangères. Mais au delà de ces aspects évidents, ce qui ne les empêche pas d’être authentique de notre point de vue, il y a quand même comme toujours une part de mystère. Parce que, quand même, à une époque où on nous rabat les oreilles avec l’individualisme qui régnerait partout en maître, pour ne pas dire l’égoïsme censé nous habiter tous, peu ou prou et guider chacun de nos pas et décisions en ce bas monde, à nous tous. parce qu’on vit une époque de peur où l’autre est souvent l’étranger, une source d’angoisse, avant d’être une occasion d’émerveillement et de découvertes. Voilà quand même, l’air de rien, une entreprise festive apportant un vibrant démenti à une bonne partie de la  négativité ambiante. Cet été, c’était d’autant plus évident du fait du covid. Et qui dira ce qu’il faut de courage au bout du compte pour persister quand même ?

Parce qu’enfin, au final, le fait est que les gens sont là, à mettre en place un protocole sanitaire renforcé à quelques heures de l’ouverture, aux portes du festival, à organiser le parking, à servir les bières et de quoi se caler l’estomac, à recevoir les artistes et veiller à leur confort. Tous ceux-là ne voient pas ou peu les concerts. Dorment quand ils peuvent. Arborent comme autant d’étendards des visages réjouis aux traits tirés. Mais ils sont là, tout bonnement là. Ont tous coché sur leurs agendas cette date. Et ont, une fois encore, réussi à se bricoler un espace-temps à eux dans lequel ils ont tout l’air de passer un sacré bon moment. Pour eux d’abord sans doute mais pour les autres aussi peut être. Parce que, nous, on a vu là bas, depuis les musiciens jusqu’aux spectateurs en passant par tous les bénévoles qui font tourner la boutique, que des yeux briller avec dedans quelque chose d’irrémédiablement enfantin. Et dans les circonstances covid et confinements se succédant, ce n’est déjà pas en soi une mince affaire, nous semble t-il.

L'édition 2020 covidienne

On devrait panthéoniser les gens qui permettent encore ça. Non ?

Nous, en tous cas, aux carnets d’Ecir, c’est ce qu’on essaie de faire.

Et la relève est déjà là ...

Saluons quelques adorateurs de l'arbre creux

Florine

« Tout est parti d’un repas de noël familial en 2014. Comme on avait d’habitude. Sauf que là, Louis nous annonce qu’il a envie qu’on monte un festival tous ensemble. Les cousins Peyrache pourraient s’occuper de la partie musique. Louna a un chapiteau. Au début, on conçoit le truc un peu comme une cousinade élargie. Et puis le temps passe et on se retrouve en Avril, toujours lors d’un rendez-vous familial, à Servissac. C’est là que Louis nous dit que Steph de l’auberge des Planchas serait d’accord pour que le festival se déroule sur son terrain aux Planchas. C’est un copain, ça paraissait naturel. Sauf que là, on est en Avril et qu’il faut commencer à faire vite. Il y a une espèce d’organisation du travail qui se met en place : Louis fera venir des sound system, des potes à lui, Remi s’occupera de la programmation, Floppy de la buvette, Stéphane de la restauration… Moi, je travaille dans la com, je m’occuperai donc de la com avec Lucie qui réalise les illustrations, Marie-Ange et Dominique qui gèrent le logo et tous les outils : flyers, affiches, site internet, épaulées par Pauline pour la page facebook… Claire, qui est prof de Math sera en charge de la trésorerie, Véro des approvisionnements et des marchés. Et puis voilà on a vite fait un espèce d’organigramme… On se fabrique un début de charte… Juste quelques principes. On veut un événement familial, à taille humaine… On décide qu’on ne veut pas plus de 750 personnes en même temps sur le site… Et puis surtout, autour de nous, on voit vite que les gens ont envie et nous soutiennent…

La mixité sera un autre mot d’ordre. C’est naturel ça aussi, le métissage est déjà en nous, y’a qu’à nous regarder… On veut que ce soit accessible à toutes les bourses, pas trop cher donc… Indépendant aussi : on ne veut ni sponsor, ni subvention. C’est très clair dés le départ. Pour le budget, on fait une cagnotte familiale pour démarrer. Quelques copains aussi. Notre grand mère nous soutient financièrement. On réunit un peu d’argent. Ca suffit pas mais ça permet de démarrer. Remi active son réseau et commence très vite à recevoir des bandes de groupes (qu’il ne connaît pas toujours d’ailleurs…). 

Autour du festival, on multiplie les initiatives. Louis mobilise toute une équipe autour de Joachim et Pierre Froment. On fait deux éditions avec Louis. Qui est le rassembleur de tout ce monde et beaucoup de l’âme de tout cela… Et puis Louis s’en va… On s’est posé la question de continuer et on s’est vite dite dit qu’on pouvait que continuer, que c’est ce qu’il aurait voulu… Alors on a continué… J’ai accepté la présidence. Il a fallu reconstituer tout le réseau de connaissances de mon frère. On passe je ne sais combien de soirées à essayer de trouver qui est qui dans son répertoire téléphonique parce qu’il note tout en abréviation ! C’est comme un puzzle.

Après, il fallait construire notre propre aventure. On a développé un moment familial le samedi après midi. Une scène ouverte pour des artisans qui travaillent toutes sortes de matière et pour qui c’est l’occasion de montrer ce qu’ils font. Avec des animations pour les enfants et les familles. C’est comme pour le covid cette année. Moi j’étais sceptique sur l’ouverture du festival, je n’étais pas sûre qu’on serait capable d’organiser un rassemblement avec les consignes et les contraintes dans un délai aussi court. Et puis une majorité a décidé qu’il fallait le faire… Alors, on se mobilise et on y va encore une fois. Avec toute l’énergie que cela demande.

A partir du mois de Mai, comme on n’est pas tous sur la région, c’est trois appels par jour minimum pour le festival. On a un groupe What’s app où on échange pas mal. Ca veut aussi dire trois jours sans beaucoup dormir pendant le festival. Ca veut dire aussi se demander comment assurer la continuité. C’est à dire d’abord et surtout comment on prend soin de nos bénévoles sans qui rien n’est possible. Personne n’est payé ici et si on ne les a pas eux, et bien on arrête, c’est aussi simple que cela. Alors, il faut être attentif à leur accueil avant et pendant le festival. Ils ont un espace à eux où se ressourcer. Où ils peuvent manger et se reposer tranquille. Un cuisinier réjouit les estomacs. Rien que pour eux et les artistes. Souvent, on se retrouve à manger avec les groupes et eux aussi, apprécient ces moments je crois. Il y a les après concerts aussi qui sont tout sauf tristes. Ce sont des moments importants. Qui restent en tous cas. Moi, une semaine avant, je suis sur place, c’est un peu comme une colo. On passe cette semaine ensemble : beaucoup de copains préparent les lieux, installent toute l’infrastructure. On tient vraiment à toute cette convivialité, ça correspond à ce que voulait Louis et à ce qu’on est. On tient à cette dimension conviviale. C’est notre marque de fabrique. Ce n’est pas près de changer ».

Remi :

Je suis intermittent du spectacle depuis 2005. j’ai donc un peu d’expérience dans ce milieu. J’ai tourné avec pas mal de groupes, à droite et à gauche. Et un jour, Louis m’appelle et me dit : « j’ai un truc à te proposer ». Mais c’est un doux rêveur, Louis. Et c’est encore un peu abstrait. Il me parle quand même d’un festival. Mais moi, l’été, c’est un moment où je suis tout le temps surbooké, c’est l’époque de l’année où je bosse vraiment à fond et où caser un festival là dedans ? C’est un gros job que tu proposes Louis ! Et puis germe l’idée des cousins bénévoles. On envoie un mail à tout le monde. Et putain, on reçoit trente mails en retour. Tous sont partants. Il fallait trouver un lieu et Louis en a un qui pourrait convenir et où le propriétaire serait OK. Aux Planchas, chez Steph. Que je connais bien aussi. Le deal, c’est que Steph s’occupe de la nourriture et nous de la buvette. Bingo. Sauf qu’on est mars. On fait une réunion familiale, les Guillot, les Peyrache, quelques potes. On y parle vite du nom, de l’arbre qui symbolise la famille pour nous. Et la jeunesse. Ca nous parle à tous. Louis, c’est un fédérateur. Il n’est jamais inquiet. Toujours super positif. C’est le plus malien de tous ! 

Moi, je fais vite fait une programmation de bouts de ficelle, comme je peux. Quelques potes : Lo Radzouka dans lequel je joue, des sound system comme KFB, les gens bon beurre, Thomso, ses chant africains… J’ai pas un gros budget mais ils acceptent quand même. Vraiment un prix d’ami. Les choses se passent. De toute façon, rien n’est vraiment compliqué si Louis est là. Là, il y a ses cousins et ses potes. Après la première édition, Louis s’emballe grave et il fallait un peu le canaliser. On arrive quand même à avoir Scarecrow, un groupe toulousain qui commence à cartonner qui vient pour un prix d’ami là encore. On fait 700 entrées. Moi, cette même année, je survole le festival parce que je bosse en Bretagne. Je pars du festival le samedi matin aux aurores après un super vendredi pour jouer un spectacle le samedi après midi à Dinan. Le samedi, soir, je prends l’avion à Rennes pour revenir le lendemain à 14 h à Dinan. J’ai donc fait comme Louis, abandonné toute forme de stress après ça. La troisième année, Louis est parti. Et on se retrouve un peu avec deux mondes qui doivent faire le truc ensemble, la famille, le chant des sorbiers. On décide de faire un truc plus collégial avec Steph, les sorbiers et Wimenon. Il faut trouver des règles de vie commune, mais c’est loin d’être simple. Les énergies peuvent vite s’user aussi. Là aussi, le covid laissera des traces sans doute. Tout le monde n’était pas d’accord pour faire cette édition. On a encore plein de défis devant nous.

Stéphane :

Après avoir été viré du collège, j’ai fait une formation en restauration. J’ai découvert cette vocation lors de stages au Puy, chez Sarda, aujourd’hui les frères Tournayre… J’ai 14 ans. Et ça a fini par me remettre dans le droit chemin. Je commence à faire les saisons. Mon père avait une entreprise de textile et je lui filais un coup de main aussi en parallèle. Je bossais pas mal quoi… Je connaissais l’auberge des planchas. J’y avais fait quelques concerts mais comme simple client. Et un jour, je vois une annonce « A vendre, auberge près d’une rivière ». Je prends rendez-vous et je me retrouve ici. Je me dis tout de suite que c’est pour moi. J’achète donc. je maintiens l’activité bar ambiance musicale et les concerts qui étaient déjà fortes. Puis, par la suite, nous avons développé le restaurant et les soirées à thèmes avec Sandra. C’est là que je rencontre Louis, c’est quelqu’un qui aimait faire la fête. Il venait souvent ici et on a fini par se voir régulièrement. Il me manque énormément. On était un peu  comme en fusion. On passait des heures à discuter de tout et de rien. Ici, Louis connaissait bien les lieux. Il y venait en famille ou pour passer du temps avec les copains autour d’une bonne bière.

Un jour, il me dit qu’il voudrait faire un festival aux Planchas. Moi, je ne voulais pas d’un truc commercial, ce n’est pas mon truc. Avec Floppy, Remi, on se connaissait aussi. Et on se met vite d’accord pour faire un événement sans subvention ni sponsoring. Que des moyens humains, quelque chose qui rassemble. L’idée, c’était de résister à l’air ambiant. Mettre de l’humain. Faire avec l’argent qu’on a. Faire appel aux ressources locales. Trouver des solutions autre que l’argent chaque fois que c’est possible. Pour nous, l’argent public doit soutenir la culture mais pas les égos ( il faut préciser que Stéphane est aussi co-président du collectif qui gère une très grosse manifestation sur la ville du Puy : le roi de l’oiseau qui réunit chaque année au mois de septembre des milliers de personnes dans les rues de la cité ponote). Ici, par exemple, les groupes sont logés chez l’habitant. 

Le festival réunit des gens de tout univers et chacun doit trouver sa place. On fait beaucoup de médiation avec Florine. Avant il y avait Louis et sa personnalité faisait que les difficultés s’aplanissaient toutes seules. Il savait comment arrondir les angles. Lui, tu avais toujours l’impression qu’il ne faisait pas grand chose mais il savait trouver les gens pour faire. Il savait faire faire. Florine a été courageuse de reprendre le flambeau. Chacun prend à coeur la bonne marche du festival, tout le monde n’a pas la même philosophie, ni les mêmes règles de vie. Il y a beaucoup de malentendus. Mais tous, il a fallu travailler sur nous. On s’est dit à un moment : voilà, on peut tout arrêter ou alors on s’occupe de nos bénévoles. Comment on peut créer cet événement ensemble ? Il y a là tout un enjeu sur la création d’un espace commun aux bénévoles. Et c’est ce qu’on a fait sur le site en construisant un espace de détente et un espace de restauration où chacun peut venir se ressourcer. Et ça a réglé pas mal de problèmes.

Alors au bout du compte, peut être que les gens sur-estiment Louis et se sous-estiment eux ? Louis, il a construit le festival avec des gens, il n’a pas construit son festival. Et c’est pour ça que ça a pu continuer sans doute. Chaque fois qu’on a l’occasion, on choisit l’humain, l’imagination, les savoirs-faire. Par exemple, pour les parapluies qui décorent le site, on a récupéré 20 parapluies à Emmaüs, qu’on a même pas payé, ils étaient trop content de s’en débarrasser et les sorbiers nous en ont fait ça, qui fait partie intégrante de l’identité du lieu cette année. Mais au départ, c’est quoi ? Quelques baleines, un peu de plastique, un peu de toile et l’imagination humaine.

C’est ça ce festival, un tissu humain, une toile d’araignée. C’est comme les jardins du chant des Sorbiers. Ca fait maintenant complètement partie du festival. D’abord ça nourrit les bénévoles en partie, ça agrémente l’espace, augmente la convivialité du lieu. Mais c’est du boulot. Joachim, il vient toute l’année ici entretenir et faire pousser les légumes. Faire ce qu’il y a à faire. Avec Pierre, tu sais que le boulot sera fait. C’est pas un champion de l’organisation mais moi non plus, mais le boulot, il sera fait. Tout le travail de préparation du site, il est là. Tu peux en être certain.

Peut être l’avenir est-il dans une organisation commune ? Jusqu’à maintenant, toutes les décisions viennent de Wimenon mais peut être que les choses se font trop à distance justement ? Est ce que les sorbiers auront envie de cette organisation commune ? On ne sait pas pour le moment. Ce sont juste des pistes. Pour l’instant, ils sont complémentaires mais pas forcément sur la même longueur sur tout. Mais faut-il s’en plaindre nécessairement ? La diversité, c’est bien aussi. Mais ce peut être épuisant…

Le chant des sorbiers : Joachim et Pierre Froment.

Pierre : moi, je suis bûcheron élagueur au départ. C’est comme ça que je rencontre Louis. Par hasard. Quand il m’a parlé du festival, je lui ai dit que je voulais bien lui filer un coup de main. Alors la première année, j’ai surtout fait une déco avec des genets pour délimiter l’enclos du festival. Et après on a fait évoluer les structures d’acceuil du public : on a fait les toilettes sèches, des barrières en bois. Dés le départ, notre job, c’est s’occuper du montage et du démontage. On ne fait rien pendant le festival.

Après il y a eu l’idée de Joachim de faire un jardin dans l’enceinte même du festival. Autour de Joachim et moi, il y a une équipe d’une vingtaine de personnes pour aider. Les autres restent peu. On passe juste une annonce et on attend que les gens se pointent. Les premiers sont servis. S’il y en a d’autre, tant pis pour eux. Nous la jauge, c’est vingt personnes. Nos responsabilités ont évolué avec le temps aussi. Deux semaines avant, on est sur le site. On met les barrières, installons les panneaux, les toilettes, le chapiteau, les buvettes. On s’est fabriqué notre coin bénévole, on peut y cuisiner et s’abriter si besoin. Pour le démontage, on est toujours moins. En fait, je n’attends pas les gens. Quand ils arrivent, je ne les connais pas tous forcément. Ils se présentent, je leur dis ce qu’il y a à faire, s’il reste de la place…

Après, il y a la partie avec les artistes. On y concrétise des idées. Comme les photophores autour du chapiteau. C’est parti sur un délire. Comme pour les fleurs de métal cette année. J’ai vu la même chose sur un autre festival. Ca se passe comme ça ici : on mélange les idées des uns et des autres. Tout ce qui est déco, c’est souvent des idées affinées collectivement. Comme les mange-debout qui ont été suggéré par Steph pour les histoires de distanciation cette année.

Au final, moi, ce festival, je m’y amuse. Le résultat m’amuse et me surprend toujours. Je suis quelqu’un de l’ombre dans un milieu d’artistes. Et entendre que c’est bien ce qu’on fait, ça donne envie de continuer.

Pour les relations avec Wimenon, on a beaucoup d’échanges avec Florine. Avec d’autres, c’est beaucoup plus vague. Et puis la déco, c’est comme trop expliquer un tableau. Il faut que ça reste surprenant. Avec Rémi et Floppy on s’entend bien ; je leur donne des noms de groupes que j’aime bien. C’est une relation d’amitié.

On a monté une association pour des questions d’assurance  et parce que faut pas attendre qu’il fasse beau, faut apprendre à danser sous la pluie.

Joachim : Moi, mon rôle, je dirais qu’il y a les jardins et l’idée de partage de nourriture elle même liée à l’idée d’autonomie d’abord et puis la culture. L’espace culturel tout autour. Je suis assez actif depuis trois ans maintenant. On est un groupe local avec pas mal de gens qui gravitent autour. On a des amis qui connaissent des amis comme on dit. Le chant des sorbiers est une association collégiale qui veut promouvoir une certaine manière d’être et d’abord de faire de la réalisation. De faire en apprenant et d’apprendre en faisant. On a des idées d’autogestion et de partage qui sont très fortes. On avait abordé ce que ça veut dire la vie en commun bien avant l’arbre creux. Mais on a fondé un autre cercle d’amis avec le festival. Avec des envies communes.

Moi, avant, je faisais du skate board, c’est de la culture urbaine plutôt. Là c’est plutôt l’inverse, centré autour de la permaculture et de la culture tout court. Et surtout la sculpture. Mais l’esprit est toujours le même, il est de toute façon question de partage. On a une association « la tête en friche » pour nous permettre d’échanger ses savoirs. On essaie de lier tout ça ici aux Planchas..

Et quelques hurluberlus, sans qui...

Autour de l'arbre creux.. tout nu...

Allez... à la bonne votre... et à l'année prochaine...

Parce que le feu couve toujours...

Les deux portraits de Louis Guillot photographiés sur le site du festival  sont l’oeuvre de Mathieu Rulhière.

La photo aérienne du site a été réalisé par Dominique Guillot. Elle date de 2016

La photo de groupe avec l’arbre creux « nu »a été réalisé par quelqu’un, mais pas par nos soins. merci quand même. De 2016 également.