SOS LOIRE VIVANTE I

Les années de poudre 1988 - 1994

devant la cabane de la Loire

La manif européenne...

1984 

Janvier : création de l’Epala (Etablissement Public pour l’Aménagement de la Loire et de ses Affluents), syndicat mixte regroupant six régions, 19 départements, une vingtaine de grandes villes qui sont parties prenantes. Un tel regroupement trans-régional, à l’échelle d’un bassin, est une première en France marquant ainsi un fort consensus politique, administratif et économique. Joseph Picard en devient le directeur ; Jean Royer, député maire de Tours, son président. Basé à Orléans.

1985

Le WWF France rejoint la campagne initiée par le WWF international et l’UICN (union internationale pour la conservation de la nature) sur la protection des zones humides. Le WWF lance un appel à projet avec un budget de 5 M de francs.

1986

Février : Charte signée entre l’Etat représenté par Huguette Bouchardeau, ministre de l’environnement, l’agence de l’eau Loire-Bretagne et l’Epala qui autorise la construction de quatre grands barrages – Le Veurdre, Chambonchard, Serre de la Fare et Naussac – et de kilomètres d’endiguement sur le cours de la Loire et de ses affluents. Objectifs : soutien d’étiages, écrêtement des crues, soutien aux économies locales dans la construction des ouvrages, développement touristique autour des nouveaux plans d’eau. Budget de « l’Oeuvre Immense »  : 3 milliards de francs. Il est conçu et présenté comme un travail exemplaire de solidarité tout au long du bassin hydrologique.

14 Juin : au Puy en Velay, création de Loire Vivante par le FFSPN, la FRAPNA, Nature Centre, la SEPNB ainsi que des fédérations de pêche. L’objectif est de lutter contre les projets de l’Epala. Initiative de la FRAPNA. Mobilisation des scientifiques : Bernard Rousseau (Nature Centre), Monique Coulet à Lyon, Jean Claude Demaurs à Nantes

Peu de mobilisation populaire.

Activation du programme de sauvegarde des plaines alluviales par le WWF. Légitimation scientifique : rôle d’Edith Wenger au sein de l’Institut des plaines alluviales de Rastatt.

Décembre : création d’un poste de coordonnateur Loire financé par le WWF, Christine Jean pour qui d’emblée « La nature sert encore trop souvent de variable d’ajustement, du fait de l’incompétence et du manque d’imagination ou de courage politique des décideurs.». Et toc !

1987

Loire Vivante construit un argumentaire scientifique et économique permettant de critiquer le programme d’aménagement de l’Epala. Construction d’un réseau autour du bassin de la Loire : Nature Centre, Naturalistes orléanais, comité de défense à Tours, Nevers ( futur Loire Vivante Nièvre Allier Cher), Chambonchard ( comité de défense de Chambonchard) et au Puy en Velay.

Demande d’un moratoire de trois ans.

Avril : embauche de Régis Thépot comme directeur adjoint de l’Epala en charge du dossier de Serre de la Fare.

Septembre : Mr Prunayre, maire de Brives-Charensac, lance dans l’Eveil sur quatre colonnes un vibrant «  notre espérance : le barrage »

En réunion...

La cabane...

il pleut sur la première tente...

Jacques Adam toute barbe dehors...

Des occupants...

Jean Royer " JR" : bienvenue dans les gorges...

Régine Linossier et Christine Jean.

1988 : tout s’emballe… 

Février : Création du comité SOS Loire Vivante au Puy en Velay par Jacques Adam, militant des Amis de la terre et la fédération de protection de la Nature de Haute-Loire, présidée par Francis Soumayre. Très vite, 1000 adhérents et 5000 sympathisants. Le comité Loire Vivante n’y est pas associé.

Le WWF sélectionne la Loire comme une priorité dans son programme «  Fleuves en Europe »

Mars : Lancement de l’enquête d’utilité publique. Jean Pierre Brossier, maire de Cussac s/Loire et Jean-Jacques Gagne, maire de Solignac présentent les projets de l’Epala dans leurs communes et en vantent les trois fonctions : écrêtage des crues, soutien d’étiages et aménagements touristiques.

Avril : fin de l’enquête publique : 4000 lettres. 20000 remarques critiques.

Première visite de Jean Royer au Puy en Velay. Réunion au conseil général à l’invitation de Jacques Barrot, son président. Rencontre le matin avec des entreprises locales du bâtiment, les maires des communes riveraines et des représentants de l’agriculture. J. Barrot rappelle qu’un enveloppe de 50 millions de francs est allouée à la Haute Loire par l’Epala. L’argumentaire de Jean Royer, jugé « convaincant » par l’Eveil de la Haute Loire, consiste en une attention portée au rétablissement et l’amélioration des voies de communication, l’amélioration de la sécurité des riverains et les aménagements touristiques ( campings, caravanings, golf…) autour de la retenue d’eau afin de « faire de Serre de la Fare un véritable pôle de développement touristique du bassin du Puy » et de tenir compte des « légitimes » demandes des associations de pêcheurs. 17 millions de francs sont prévus pour le dédommagement des propriétaires expropriés pour lesquels «  on peut payer vite et bien ». C’est dit.

Juillet : le comité SOS Loire Vivante redonne vie à la source de Bonnefont.

Septembre : lancement d’une campagne publicitaire de l’Epala sur l’aménagement de la Loire  « une priorité : lutter contre les crues et la pénurie d’eau ». Notion de « Loire retrouvée » qui est mise en avant.

Cantonales : M. Soupet ( voir entretien dans https://lescarnetsdecir.fr/sos-loire-vivante-acteurs/), au bout d’une campagne sans moyen autre que sa bonne volonté,  réalise 10 % des voies sur le canton du Puy/Est et Jacques Adam 4 % sur celui du Monastier sur Gazeille concerné en premier lieu par les projets de barrage.

Octobre : article de Jean Grimaud dans l’Eveil de la Haute Loire : « Requiem pour un fleuve ».

Visite du Prince Philipp, président du WWF international, au Bec D’Allier : «  Vive la Loire Sauvage ».

Envoi d’une première pétition contre le barrage de Serre de la Fare signée par 6000 personnes à François Mitterrand, président de la République.

Deuxième visite de Jean Royer au Puy en Velay. Conférences.

Conférence internationale sur les zones humides organisé par le WWF et son institut des plaines alluviales.

Manifestation au Puy en Velay : la « manif des poissons » , 1000 personnes dans les rues derrière les pancartes en forme de poissons dont les frères Portal ont eu l’idée. Monique Coulet y dit que «  les crues sont essentielles à la vie d’un cours d’eau et qu’un fleuve constitue un éco-systéme à part entière, qu’on ne peut saucissonner sans attendre à son équilibre »». Idée fondamentale chez les opposants au barrage.

Novembre : Epala : Distribution dans les foyers de l’agglomération ponote et ceux de la vallée d’une plaquette en quadrichromie mettant en exergue quelques idées fortes : sécurité, solidarité, responsabilités des élus, pollution et qualité de vie, avenir. Il faut «  respecter la nature tout en en faisant une alliée de l’homme, préserver les richesses et les particularité du bassin de la Loire, tout en ouvrant aux habitants la voie du mieux-être et la solidité de l’avenir économique ». Idée centrale d’équilibre.

Visite de Mr Royer au Puy en Velay et refus de rencontrer les opposants et de débat public contradictoire.

Automne : arrivée du « campain officer », Roberto Epple, au Puy en Velay, au volant de son mini-bus Volkswagen rouge – appelé à devenir une légende – à Champ Bourray ( voir portrait ici : https://lescarnetsdecir.fr/sos-loire-vivante-acteurs/

Première édition du journal des opposants : « SOS Loire Vivante infos » tiré à 10000 exemplaires.

Refus du dialogue avec les opposants de la part des élus locaux.

B. Lalonde, nouveau ministre de l’environnement, reçoit une délégation de Loire Vivante  et fait passer le message suivant : « mobilisez vous en nombre pour faire bouger les arbitrages gouvernementaux »

F. Nicolino de Politis est au Puy en Velay. Il y viendra plusieurs fois.

Dans le bulletin de SOS : «  L’Epala est composé majoritairement d’élus des régions riches qui ont besoin, pour se développer encore, de créer des réservoirs d’eau dans des régions pauvres. Ces réserves d’eau serviraient à refroidir les centrales nucléaires de la moyenne et basse Loire, (…) irriguer davantage les terres riches de l’aval et (…) à diluer la pollution »

Décembre : Martin Arnould (voir entretien ici : https://lescarnetsdecir.fr/sos-loire-vivante-acteurs/) et Nathalie Vidal se rendent en Hongrie rencontrer des opposants au barrage de Hainbourg et Nagymaros sur le Danube

1989 : ça s’enflamme…

Février : Malgré l’avalanche de remarques critiques recueillies lors de l’enquête, le préfet de Haute-Loire signe la déclaration d’utilité publique (avec sept réserves contraignantes). Occupation immédiate du site de Serre de la Fare par SOS Loire Vivante. Contre attaque juridique de SOS et de son avocat, Maitre Valois : recours au tribunal administratif.

Premiers coups de feu au dessus du campement à Serre de la Fare.

Blocage des premiers engins sur la petite d’accès aux gorges de la Loire, soutien des militants de robin des Bois et d’étudiants de l’université de Sarrebruck, habitués à ce genre de confrontations.

Dans le bulletin de SOS : «  Et si le barrage craquait ?… Brives balayé en 16 min par une vague de 22 mètres de haut ! »

Mars :

Municipales : La liste « les verts contre le barrage » réalise 22 % au deuxième tour où elle s’est maintenue et a refusé les offres d’alliance avec le parti socialiste. Elle a donc trois élus, Martin Arnould, Régine Linossier et Gilles Brun. Plus gros score national.

Location de trois petites pièces au 8, rue Crozatier immédiatement transformées en fourmilière humaine et usine à fax, installés par Roberto Epple, qui crachent et reçoivent du papier sans discontinuer vers et depuis le monde entier.

Assemblée générale de Loire Vivante au Puy en Velay. Présence de M. Coulet, B. Rousseau.

Avril : Michel Rocard, premier ministre, veut d’autres études sur le risque d’inondations et propose de financer une étude pour une solution alternative et suspend le projet de Serre de la Fare pour sept mois.

Dépôt du recours juridique contre le projet de barrage par 21 associations locales, nationales et internationales et Maître Valois, avocat de SOS Loire Vivante : «  la bataille de l’utilité publique du barrage est engagée ».

Mai : rassemblement européen : 10 000 personnes au Puy en Velay. La mairie du Puy en Velay ne prête pas de terrain. La mairie d’Espaly vient au secours des opposants au barrage… à une semaine de l’échéance. Sous le grand chapiteau dont le propriétaire a exigé d’être payé d’avance, M.Coulet réitère son analyse du rôle des crues : « les crues sont essentielles à la vie d’un fleuve ». C’est donc à l’homme de s’adapter au fleuve. Et non l’inverse… : ah ! mais on va pas être d’accord alors ? Ben non !

Appel de fonds lancé par le WWF Allemagne : plusieurs centaines de milliers de marks recueillis. Début de la guérilla foncière tout au long du fleuve.

Juin : blocage du chantier de la route du Mezenc, point culminant de Haute Loire, un autre projet d’aménagement touristique du conseil général de Haute Loire, près des sources de la Loire. La lutte fait des petits…Et c’est pas fini.

Juillet : concert de soutien de Tri Yann au Puy en Velay. Beaucoup d’équipes de journalistes du monde entier viennent filmer le champ Bourray et sa falaise de granit à l’aplomb des eaux du fleuve. Ainsi que la nouvelle faune bigarrée qui occupe les lieux : ah ! Mimosa… !

Août : opération des marcheurs de l’eau. Remontée des aquariums – un d’eau de la source – pure évidemment -, l’autre d’eau glanée tout au long de la descente du fleuve, de plus en plus noirâtre non moins évidemment, de la source à l’estuaire. Gros succès tout au long du parcours où on rencontre les opposants disséminés un peu partout ainsi que dans la presse.

Sur le site, déjà 3500 signataires dans le livre d’or. Qui devient un « spot » de promenades dominicales particulièrement apprécié.

Septembre : Après des mois de discussions fiévreuses et de commissions animées (voir entretien avec J.F Arnould https://lescarnetsdecir.fr/sos-loire-vivante-acteurs/) création association SOS Loire Vivante. Certains dénoncent la « prise du pouvoir » par R. Epple au sein de la mobilisation. Jean François Arnould devient président de l’association. Embauche des deux premiers salariés dont Martin Arnould.

Etienne Valadier, naturaliste, découvre des traces de présence de la loutre, espèce protégée, dans les gorges de la Loire.

Octobre : construction de la « cabane de la Loire ». 80 m2 au sol, sur pilotis, mezzanine, baie vitrée, récupérateur d’eau de pluie… Photos dans l’article sur les acteurs de la Loire Vivante : https://lescarnetsdecir.fr/sos-loire-vivante-acteurs/.

Equipe de la BBC reçue sur le site pour réaliser un documentaire sur la lutte.

Encore des coups de feu au dessus des occupants du site.

Surenchère médiatique entre Epala et SOS Loire Vivante : thématiques antagonistes de « La Loire assassinée» contre «la Loire retrouvée». Campagnes publicitaires : Jean Royer parle de Fjords tandis que SOS LV évoque l’eutrophisation des eaux croupies de Villerest ou Grangent, barrages proches géographiquement de celui de Serre de la Fare.

L’Epala conforte sa maîtrise du foncier le long du fleuve. Et surtout à Serre de la Fare.

Décembre : fin de construction de la « cabane de la Loire » sur le site. Qui sera incendiée à plusieurs reprises. Roberto Epple y présente son film réalisé à Hainbourg, sur le Danube.

Dans la cabane.. Jacques Adam au centre...

"Sur le pont de Chadron, on les arrêtera, les camions..."

Sur les murs du 8, rue Crozatier.

L'Europe au Puy en Velay... qui manifeste et qui discute...

Les frères Portal...et leurs guitares.

Sur le site occupé...

Où on redécouvre le site de Bonnefont, sa ferme abandonnée et sa source....

La remontée des aquariums...

Mettre la vie de son côté.

1990 : où on enfonce le clou

Janvier : les militants arrêtent une fois encore des engins venus élargir le sentier d’accès à Champ Bourray. Sont retrouvés sous la cabane de la Loire une grenade à plâtre et du matériel inflammable.

Février : rencontre Loire Vivante / Michel Rocard. Proposition de financement d’études alternatives à Serre de la Fare pendant un moratoire de sept mois. Vers une quatrième solution à côté des trois propositions en balance : barrage écrêteur, endiguement, barrage soutien d’étiage. Toutes refusées par le collectif d’opposants. Localement, les discussions achoppent sur le problème spécifique de la gestion des crues du fleuve.

Premier anniversaire de l’occupation : sur place, gâteau en forme de poisson, bougies soufflées par Marie Rose Vérot, habitante de Colempce, réfractaire au barrage et doyenne de la lutte. Les frères Portal sortent un disque appelé «  Serre de la Fare » (voir portrait de Robert : https://lescarnetsdecir.fr/sos-loire-vivante-acteurs/.) Acquisition de terrains à Champ Bourray par SOS LV.

Mars : En réponse à Jean Royer qui déclare que la construction du barrage de Serre de la Fare ne serait pas arrêtée par « dix imbéciles », SOS Loire Vivante réunit en quelques heures 300 manifestants à Brives-Charensac.

Dans le bulletin, « Tout le monde comprend qu’on ne se bat pas que contre le barrage de Serre de la Fare et autres aménagements mais pour qu’on change en France la politique de l’eau des bâtisseurs et des pollueurs ». Vous avez dit politisation ?

Avril : « les Assises de l’eau » organisé par le Ministère de l’environnement.

Chaîne humaine, à l’occasion du Earth Day, à la source de la Loire, au Mont Gerbier de Jonc.

Juin : organisation à Blois d’un colloque sur la Loire. Campagne publicitaire en 4/3 au Puy en Velay. Location d’une montgolfière « Loire vivante, Loire libre, Loire sauvage » qui survole le département.

Publication de l’étude du GRRM (Groupe de Recherches sur les Risques Majeurs) sur les inondations de 1980 au Puy en Velay qui pointent des défauts majeurs dans le système d’alerte lors de la crue ainsi que des constructions en zone inondable problématiques. Les thèses de Loire Vivante s’en trouvent confortées.

Août : opération de la « remontée du saumon », le « poisson roi » qui fait  son entrée dans le jeu tactique autour de la question des barrages et ce n’est qu’un début… 25 obstacles sont dénombrés sur le cours du fleuve, de l’estuaire à la source. Deuxième édition – qui en compte donc une trentaine aujourd’hui : c’est devenu une tradition – de randonnées et de voyages de découverte autour du fleuve Loire et de ses affluents, tout au long de ses mille kilomètres.

Septembre : deuxième campagne organisée par SOS LV : «  Loire libre source de vie » autour de l’importance de la biodiversité des gorges inondables. Publication de la « quatrième solution »  autour des thèmes de la sécurité et du développement soutenable de la vallée.

Commémoration de la crue de Septembre 1980 : discours de Brice Lalonde à Brives-Charensac sur justement (!) la nécessité de concilier sécurité des populations et développement durable.

Octobre : manifestation au Veurdre contre les premiers travaux.

Novembre : organisation du colloque au Puy par Loire Vivante «  Vivre avec le fleuve , culture du risque et écologie ». Présentation d’études sur les crues financées par le WWF.

Création d’un collectif «  Pour une Haute Loire Vivante » : trente associations locales réunies dont le PS, les Verts, les fédérations de pêcheurs qui soutiennent la quatrième solution ( réseau d’alerte amélioré, non construction en zone inondable, recalibrage du lit de la Loire, réaménagement des rives à Brives…)

Guerre des sondages EPALA / SOS LV.

Décembre : sondage IFOP au Puy en Velay : 60 % des personnes favorables à la quatrième solution.

Lancement d’une campagne de souscription « Achetons la haute Vallée de la Loire » pour continuer à acquérir certains terrains stratégiques.

Brice Lalonde suggère d’organiser un référendum au niveau local sur la question du barrage. Refus des maires des communes concernées.

Exposition de Vals sur les quatre solutions proposées. Succès public pour la quatrième. 1000 lettres de soutien sont recueillies.

Publication de deux livres sur la lutte autour des barrages sur la Loire : Alexis Boodaert, «  La Loire déchirée » et Laurent Courtais et alii, «  La Loire en sursis » (cf. Bibliographie dans l’article de présentation « une belle trentenaire »)

Diffusion du film de la BBC «  la Loire sauvage » au cinéma le Family du Puy en Velay

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1991 : premières victoires….

Janvier :

création du CABLE (comité d’action pour un bassin de la Loire écologique) au sein de l’Epala constitué d’élus, emmené par J.C Demaurs, qui s’opposent aux idées de Jean Royer. Ils y sont minoritaires.

Entrevue SOS Loire Vivante et préfet de la Haute Loire : les opposants y amènent une brouette de lettres de soutien à la quatrième solution.

7 Février : annulation de la DUP par le tribunal administratif de Clermont-ferrand.

Sortie du recueil de dessins humoristiques de Robert Portal illustrant le bulletin mensuel de SOS «  les bouchers de la Loire » ( voir photos plus loin).

Mars:

Lancement d’une association «  les fermiers de la Haute vallée de la Loire » avec la Confédération paysanne, quelques agriculteurs locaux et le SIVAM ( syndicat d’initiative valorisant l’agriculture de montagne) et du groupement d’agriculteurs bio du département. Soutien de Longo Maï.

Martin Arnould et Christine Jean reçus au ministère de l’environnement.

Avril : colloque sur la « gestion durable du fleuve » conjointement organisé par le ministère de l’environnement et le WWF.

Juin : SOS LV commence à nettoyer des sentiers de randonnées dans la haute vallée de la Loire pour promouvoir le « tourisme vert ».

Manifestations du collectif « pour une Haute Loire vivante » à Paris. 400 personnes.

Actions à Naussac et pour la démolition du barrage de Poutès-Monistrol sur l’Allier, en Haute Loire (avec Robin des bois). Le barrage est investi physiquement par quelques militants alors que c’est une propriété privée ( EDF).

Manifestation du « ruban bleu » symbolisant le fleuve à Paris devant le ministère de l’environnement.

Juillet :

Confirmation ministérielle de l‘abandon de Serre de la Fare et moratoire pour Chambonchard.

Départ du collectif Loire Vivante de Bernard Rousseau suite à un désaccord sur la méthode et la stratégie du collectif.

Premières révision du programme d’aménagement. Lancement d’études alternatives pour le gestion des crues, les économies d’eau… Vers la mise en place de la « quatrième solution ».

Campagne de SOS LV de souscription « rachetons la haute vallée de la Loire » qui permet de récolter 120 KF en quelques semaines ; les associations de pêcheurs avec Camille Soleilhac à leur tête, font un don de 200 KF

Aménagement de sentiers de randonnées dans la Haute vallée de la Loire avec écriture de topo guides dédiés

Octobre : fête de la victoire à Serre de la Fare. Mais SOS LV décide de continuer l’occupation à Champ Bourray, « jusqu’à ce que l’Epala rende les terrains aux paysans ».

Et la saga autour du poisson roi continue : amorce d’un plan de réintroduction de saumon sur le Rhin à l’initiative du CIPR ( commission internationale pour la protection du RHIN)

Jean François Arnould a pris le micro...

Un militant, ça manifeste... Partout.... Où on reconnait de gauche à droite Michel Soupet, Bernard Pays, Marrtin arnould, François Fabre, Jacques Grimault, Régine et Cécile Linossier, ..

Des fois, on se détend.. même R. Epple sous la neige à Champ Bourray...

Tout au fond, le berceau de la Loire, là où tout commence...

Le mas de Bonnefont depuis l'intérieur...

1992 :

Prix Goldmann décerné à Loire Vivante, représenté par Christine Jean, coordinatrice du programme pour la Loire Vivante, pour son « œuvre de préservation de l’écosystème du bassin du Fleuve ligérien » .

Printemps : SOS LV achète la ferme de Bonnefont, inhabité depuis 1964, pour la transformer en maison de la nature et de la pêche. Lancement du premier chantier de restauration.

Juin :

Concert de soutien de Charlélie Couture au Puy en Velay. Peu de monde et échec financier. C’est un concert sous chapiteau, en plein milieu de la ville du Puy : alors les gens préfèrent écouter le chanteur depuis… dehors !

Eté : mise en place du collectif «  Les paysans de la Haute vallée de la Loire » avec les quelques paysans de la vallée, la confédération paysanne, et le SIVAM.

Septembre : une commission parlementaire rassemble les différents points de vue sur la Loire. L’Etat lance une étude technique des alternatives au barrage.

Décembre : Incendie criminel de la cabane de la Loire. M. Soupet y perd son piano et porte plainte. L’enquête ne donne rien.

Serre de la Fare à l'emplacement du barrage.

1993 : où il faut tenir….

Février : quatrième anniversaire de l’occupation de site Serre de la Fare. Le site est toujours gardé nuit et jour : jusqu’à «  ce que l’Epala rende les terrains ».

Mai : mobilisation des antennes de Loire Vivante à l’occasion d’une visite de l’Epala sur les sites concernés par les projets de barrage : 150 personnes au Veurdre, 200 à serre de la Fare où la délégation est ralentie par une procession qui arbore des tôles ondulées avec l’inscription « Barrage au barrage »ou «  Epala hors la Loire » ; gardes mobiles armés, ambiance électrique entre partisans et opposants au pont de Chadron qui chantent : «  sur le pont de Chadron, on arrêtera, on arrêtera, sur le pont de Chadron on arrêtera les camions ». Avant de se baigner tous dans la Loire, la délégation repartie ( voir le témoignage de M. Soupet : https://lescarnetsdecir.fr/sos-loire-vivante-acteurs/)

Juin : Lancement d’une pétition contre le barrage de Poutès-Monistrol et pour sa démolition. Action conjointe avec la firme Patagonia, l’association internationale de défense du saumon atlantique et la magazine Grand air-pêcheurs professionnels (voir article suivant : https://lescarnetsdecir.fr/sos-loire-lenracinement-1994-2019/)

Juillet : Première rencontre Michel Barnier / LV au Champ Bourray

Lancement du programme européen LIFE/ Loire Nature sur cinq ans qui vise à l’acquisition de terrains pour préserver l’espace de liberté de la Loire, coopération FNE, LPO et WWF. 4500 Ha de maîtrise foncière, acquis ou conventionnés, tout au long du parcours du fleuve. Rédaction et publication d’un recueil d’expériences sur ce thème à destination des institutions.

Accord signé avec la fédération de pêche locale afin de restaurer le mas de Bonnefont et le transformer en maison de la pêche.

Festival de rock pour la quatrième année sur le site de Champ Bourray avec des groupes locaux. Un bon demi millier de festivaliers.

Août : « Voyage au cœur de la Loire » pour recenser les actions en faveur du fleuve. Deux groupes de cyclistes partis de la source et de l’estuaire se rejoignent au centre géographique de la Loire, à Pouilly sur Loire.

Survol de la haute Loire par une montgolfière arborant les couleurs de SOS Loire Vivante et du WWF.

Septembre : colloque international sur le Saumon à Brioude : « des saumons et des hommes ». Très forte synergie avec le monde de la pêche. SOS LV demande la destruction des barrages de Poutès, Maisons-rouges et Saint Etienne du Vigan (voir sur la saga du saumon l’article : https://lescarnetsdecir.fr/sos-loire-lenracinement-1994-2019/)

Décembre :

Dix militants ayant pénétré sur le site de Poutès sont condamnées à payer de fortes amendes. Appel.

Envoi de la dernière pétition contre Serre de la Fare au ministère : 160000 signatures ont été envoyées en tout.

Ecolos, vos papiers !

Pique nique sur le site occupé...

Paraîtrait même qu'on y fit un peu la fête... mais shut...

près de la source de Bonnefont.

Champagne à Champ Bourray bien sûr...

SOS Loire Vivante fait des petits...

Sur le pont de Chadron on y danse.. Roberto, Régine et la maréchaussée... dans le même tango...

1994 

Janvier :

quatre janvier : Plan Loire Grandeur Nature (PLGN). Changement complet de paradigme dans l’aménagement des fleuves. Le gouvernement Balladur et le ministre Michel Barnier confirment l’abandon du barrage de Serre de la Fare et transforment profondément le programme d’aménagement du fleuve, conçu autour de la notion de « Gestion durable » développée par le WWF et son institut des plaines alluviales. Le Veurdre est repoussé à cinq ans et Chambonchard approuvé mais réduit en taille. St Etienne du Vigan et Maisons- Rouges sont promis à la destruction.

12 janvier : Enième Incendie sur le site de Serre de la Fare. Trois suspects sont cette fois arrêtés, habitants de la vallée et dont certains proches militent contre le barrage. Ils seront condamnés.

Février : Fin de l’occupation du site après 1887 jours. Le site est nettoyé et rendu à la nature.

Juillet : signature d’une charte d’exécution du Plan Loire avec l’agence de l’eau Loire-Bretagne et l’Epala

Création de ERN France par Roberto Epple. SOS Loire vivante devient l’antenne européenne du réseau mondial IRN. Objectif : participer à l’orientation des politiques européennes pour une meilleure prise en compte de la préservation de l’eau et des rivières, développer des réseaux d’échanges de savoirs et de compétences, monter des projets de sensibilisation et de préservation d’envergure internationale. Le secrétariat est assuré par SOS Loire Vivante.

ERN bénéficie de plusieurs agréments nationaux, notamment l’Agrément national pour la Protection de l’Environnement, l’Agrément Entreprise Solidaire, et l’Agrément Jeunesse et Education Populaire. Elle dispose également d’une habilitation du Ministère de l’Ecologie pour prendre part au débat national sur l’environnement.

Les campagnes à venir d’ERN ? : mise en place d’un SIG (System d’information géographique) pour les grands bassins de rivières ; initier et coordonner des journées internationales de baignade dans les rivières (BIG JUMP) ; co-fonder le projet AQUANET EUROPE FOUNDATION (financé par UE) ; se positionner comme un partenaire officiel du Projet Réseau Rhénan (Programm européen InterRegIIIb) ; coordonner le projet d’éducation « Rivières d’images et fleuves de mots » (RIFM) et coopérer avec Solidarité Eau Europe pour la réalisation des « Parlements de la Jeunesse pour l’Eau » ; coordonner la campagne « Dam Removal » (effacements des barrages) en Europe ; s’associer à la campagne européenne contre le Plan Hydrologique National en Espagne en coopération avec des ONG espagnoles et co-organisateur de la campagne ‘Elbe Vivante » (1996-2003) ; coordonner la campagne ‘LOIRE VIVANTE’ pour et avec SOS Loire Vivante et la campagne européenne « Sauvons le saumon« . Du pain sur la planche…

Septembre : création d’une équipe pluridisciplinaire du Plan Loire permettant de créer une connaissance scientifique sur le fleuve. Remise en cause de la pertinence du barrage du Veurdre

Octobre : M. Barnier déclare que « La Loire est une affaire d’Etat ». SOS Loire Vivante rappelle immédiatement que « le rôle des associations doit continuer à être crucial : actrices dans les négociations sur les alternatives, témoins des dérapages, elles continueront à s’opposer, avec leur arguments et force d’opposition, à Naussac II, Chambonchard et l’aménagement de l’Estuaire… ». Voilà le programme… Pour les Plan Loire – on est au quatrième -, le tango entre Etat et associations va constituer un lieu d’échanges et de bagarres récurrents sur la représentativité des uns et la légitimité des autres. Qui dure encore…

Décembre : décès de Marie Rose Vérot.

La victoire est acquise. Marie Rose, la doyenne de la lutte, peut donc tirer sa révérence et reposer dans la terre de Colempce....Là où elle a toujours vécu...