SOS LOIRE VIVANTE II

L'enracinement 1994 - 2020

Les poissons à l'assaut du pouvoir...

Le jour d’après…

Nous sommes en 1994. Après 1887 jours d’occupation, le site de Champ Bourray est donc  » rendu à la nature » . Ici, la victoire ici est sans appel, puisque le barrage de Serre de la Fare est annulé définitivement, que l’aménagement des rives du fleuve à Brives-Charensac ainsi que le système d’alerte des crues qui va être mis en place découlent directement des propositions faites par les opposants au coeur de la lutte, que les adversaires d’hier sont appelés à coopérer dans le but commun de protection du fleuve compris comme un ménagement plus qu’un aménagement, que les rapports entre l’homme et ses cours d’eau – et in fine tout son environnement (?) – sont à réexaminer à l’aune des acquis de la lutte frontale des années 1988 – 1994. C’est un acquis.

Dorénavant, il y aura bien un avant et un après bataille de la Loire.

Mais il y a d’autres choses. Il y a que les héros sont fatigués. Une sorte de dépression post-victoire que décrivent chacun des acteurs au sein de SOS Loire Vivante. D’autant plus puissante que l’engagement a été total pour beaucoup. Ils sont en effet nombreux ceux qui ont vu leurs vies personnelles être affectées. Certains s’installent dans de troubles ressentiments, les griefs  mis sous le boisseau resurgissent au détour des reculs de l’Epala, d’autres prennent leur distance parce qu’il faut bien continuer à vivre, les enfants, les traites à payer et puis quoi !?, la victoire est là, non ?  Bel et bien là. Allez on se revoit dans trente ans pour fêter ça ?

Ce n’est qu’un début…

Cela aurait été une autre histoire.

C’est compter sans la volonté d’une poignée d’hommes et de femmes pour qui, non, rien n’est terminé. Au contraire, ce n’est qu’un début, une promesse. Tout commence. Et tant reste à faire. Et sans risque de beaucoup se tromper,  c’est bien ce qui anime notamment Roberto Epple en cette année 1994. Pendant que beaucoup prennent du recul, rechargent les batteries de ci de là, lui consacre son année à créer une structure ad hoc pour continuer partout ce qui a été victorieux sur la Loire. ce sera ERN -European Rivers Network- branche européenne de l’IRN (avec le I d’international). Qui sera le pendant international de SOS Loire Vivante pour la Loire, l’instrument pour exporter le combat pour les fleuves et rivières partout dans le monde. Ce n’est que le début vous dit-on. Martin Arnould est toujours salarié de l’association. Avec quelques autres en contrats plus ou moins précaires.

Bref, tout reste à faire effectivement. C’est rien de le dire. Mais encore fallait-il le faire… Et ça aussi, et bien, ils l’ont fait, les bougres… Ils sont toujours là… Comme le lierre, espèce inextinguible entre toutes, ils continuent leur poussée… C’est le temps de l’enracinement. Où rien ne leur sera donné non plus, mais ça, ils en ont l’habitude.

Continuons le combat...

Songez, pour vous fixer les idées, qu’aujourd’hui encore, le budget de SOS / ERN atteint bon an mal an les 500000 euros, pour une charge salariale équivalente à la moitié de la somme approximativement. Et que la part revenant aux subventions atteint péniblement les quelques centaines d’euros annuels. A peine le montant de n’importe quel club de football d’une sous-sous-préfecture. Pour le reste, et bien débrouillez vous… Et bien, c’est à peu près précisément ce qu’ils vont faire. Ils vont devoir créer un modèle financier adapté à ce qu’ils entendent continuer de faire. Ce sera le prix de l’indépendance.

Mais qu’est ce qu’il veulent au fait ? Qui d’autre que Roberto Epple, le toujours président de SOS Loire Vivante, est mieux placé pour nous le préciser au tournant des années 2010 ? :  » Certains acteurs ( NDLR : il parle des acteurs intéressés à la question de l’eau, et notamment les pouvoirs publics), ne nous perçoivent plus. Par le passé, nous existions à leurs yeux à travers le rapport de force et la contestation. Ils ne veulent pas reconnaître notre rôle de contre-pouvoir, source d’idées et de critiques constructives. L’action de Loire Vivante s’articule autour de la veille écologique, aiguillon de tous les jours, et de nos démarches de coopération, plus institutionnelles. Notre défi est de mener les deux de front ».

Deux fronts effectivement. Comme une constante de cette histoire. Un numéro permanent d’équilibriste. C’est à dire savoir se constituer comme une vigie, un lanceur d’alerte en même temps qu’un partenaire crédible pour des actions communes jugées nécessaires. Tout ceci, concrètement, ça signifie pouvoir être en mesure de mener des actions de longue haleine, des années souvent, c’est ce qu’on va montrer ici, à travers l’examen de certaines d’entre elles – les plus emblématiques (pour nous).

Pour SOS LV, devenu SOS / ERN, ça signifie stratégiquement qu’elle puisse être capable d’être entendu partout – dans la moindre des commissions, le long de la Loire, de la source à l’estuaire, comme à Paris, mais aussi à Bruxelles, aussi bien que partout dans le monde, dans les colloques dédiés, les rencontres d’associations internationales, les luttes et combats qui ne manquent d’affleurer partout, autour d’un barrage ou d’une rivière, tout un travail de couloir, de réunions, invisible et essentiel. Un travail de fourmi. Où il faut connaitre les dossiers stratégiques et les bonnes adresses. Et en même temps être reconnu comme porteur d’une légitimité et d’une expertise propre ( les deux étant bien entendu fortement liées) par les partenaires potentiels. Etre présent et reconnu, voilà le double défi qui attend nos protagonistes à partir de maintenant. C’est un autre combat, pas moins compliqué que le premier où l’adversaire était bien identifié, qui est plus que jamais, à l’heure où je vous écrit, d’actualité par de nombreux aspects.

Les réseaux, toujours les réseaux, encore les réseaux….

C’est d’abord tout un travail de réseau qui est essentiel. Ainsi, dans ERN, il y a bel et bien Network, le réseau ; c’est fondamental dans le combat pour la continuité ou la restauration écologique parce qu’il s’agit d’être capable de mettre sur pied des coalitions de partenaires pouvant s’allier ponctuellement et à même de partager une myriade d’informations, base de l’expertise qu’entendent porter les associations environnementalistes. De fait, on ne compte plus les réseaux initiés ou rejoints par SOS / ERN au cours de son histoire. C’est même dans son ADN dès le départ avec les deux premiers d’entre eux : le comité Loire Vivante et le comité SOS Loire Vivante.

Alors, être reconnu et entendu, très bien. Mais il ne faut pas perdre de vue que SOS est une association particulière où il s’agit d’asseoir en permanence les conditions de son indépendance et partant de sa survie financière. Car les partenariats et actions communes sont indissolublement liés à la survie financière de la structure, ce qui permet de rémunérer des personnes pour mener à bien actions et veilles écologiques des rivières du monde entier. C’est Simon Burner, qui sait de quoi il parle, qui nous le dit à sa façon : « Il faut que les institutions qui nous accompagnent soient en confiance, il faut conforter ou créer ça. Et puis on veut continuer à être un partenaire qui amène des solutions. Ainsi, on est une association qui va où les autres ne sont pas : on ne fait pas de gestion d’espaces naturels, on ne répond pas aux appels d’offre. La contrepartie, c’est qu’on est obligé d’être une force de propositions ». 

L’indépendance et le temps…

Alors, on va essayer de vous donner à voir comment elle se crée, actions après actions, marche après marche, cette fameuse confiance entre partenaires, indispensable quand on est un petit merlan et qu’on veut faire entendre raison aux gros poissons et condition sine qua none de la volonté de s’inscrire dans la durée ainsi que de la stratégie d’indépendance. De ce point de vue, il est essentiel de bien comprendre que SOS Loire Vivante/ERN et son modèle de fonctionnement détonne un peu dans le landerneau du mouvement associatif français de la protection de l’environnement. En ce qu’elle est plutôt inspirée par le modèle anglo-saxon, type Greenpeace ou WWF… Modèle qui, s’il ne constitue pas obligatoirement le nirvana – il peut y avoir bien des dérives de toutes sortes qui lui sont associées ( cf. les deux institutions précitées dont les stratégies et modes de fonctionnement sont discutées par beaucoup -cf bibliographie et notamment Nicolino -), c’est par contre un choix qui engage totalement et qu’il faut assumer (voir sur ce point notre entretien avec Simon Burner par ici : https://lescarnetsdecir.fr/sos-loire-vivante-acteurs/). Comme nous le dit ce dernier sans ambages, il « vaut mieux avoir plusieurs fers au feu pour et ne pas dépendre d’un seul partenaire« .

Parce que, quoiqu’il en soit, pour qui veut peser sur les décisions collectives – faire de la politique en somme -, la question du pourquoi et comment on dure s’avère incontournable. Car au fond de quoi d’autre est-il question dans cette histoire ? Ce qu’on va essayer de vous raconter ici, c’est bien une somme d’efforts, d’opiniâtreté et une sorte de continuité stratégique pour parvenir à imaginer d’abord et imposer ensuite un acteur politique au sens noble du terme, celui de l’intérêt aux affaires communes. Car quoi de plus commun que la question de l’eau, appelée selon toute vraisemblance à l’être de plus en plus – réchauffement climatique et hypothétique transition écologique aidant – dans le cadre des relations entre l’homme et de la terre nourricière ?

Oui, car, au fonds, de quoi d’autre s’agit-il ici…. ?

Ainsi, SOS / ERN, reprenant une méthode – celle du lierre – qui lui a souri durant la première période – les années de poudre : voir https://lescarnetsdecir.fr/sos-loire-vivante-i-les-annees-poudriere-1988-1994/ – ne va avoir de cesse d’investir le moindre espace disponible pour la sauvegarde des rivières et fleuves de par le vaste monde, ce qui signifie s’opposer quand il le faut, coopérer de ci, proposer de là, investir des lieux et des espaces dédiés à la question… Et il en existe une pléthore…

Investir les interstices…

Parce que bien sûr, il faut des espaces de discussion. Des lieux où se rencontrer. Et ça, les institutions, fondations, associations,  syndicats mixtes, collectivités territoriales intéressées peu ou prou à la question de l’eau n’en manquent pas. Ce n’est rien de le dire. Il vaut mieux avoir à l’esprit au contraire que nos instances qui se veulent représentatives ont une sorte de génie pour créer toutes sortes de lieux de discussion, de gestion, de réflexion. Sachant que de l’autre côté, celui des associations et ONG, la logique du réseau implique que les défenseurs de l’environnement ont aussi besoin de se voir régulièrement et vous avez ainsi, au bout du compte, une multitude d’endroits où il faut être si vous voulez continuer à exister, porter votre message et conforter votre légitimité.

Ces lieux dessinent un monde, aux contours et frontières fluctuantes, c’est un univers d’acronyme : ce sont les SDAGE (schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux), des espèces de parlement de l’eau où justement on y discute du sujet) ; les agences de l’eau, sorte de bras armé du ministère de l’environnement sur les six bassins hydrologiques avec l’ONEMA (office national de l’eau et des milieux aquatiques) devenu l’AFB ( agence française de la biodiversité)  ; les établissements publics ( de type Epala devenu EPL – établissement public Loire-) ; les organismes parapublics ; les commissions internationales de type CIPR – la commission internationale pour la protection du Rhin – ; les couloirs et bureaux européens, notamment le travail autour du Bureau environnement Européen (EEB) et de la question centrale de la DCE – directive cadre sur l’eau- sorte de plan de route pour une eau plus propre en Europe initiée par le parlement strasbourgeois ; et puis les colloques ( on vous montre R. Epple y officiant dans des vidéos plus loin) ; et sans rien dire de la myriade de commissions ad hoc où il vaut mieux être, et puis tout le travail de réseau toujours dont on ne peut faire l’économie… On en passe.

Un travail de lobbying…

Il y a ainsi toute une pléthore d’occasions et de structures permettant la rencontre que nos administrations, les acteurs officiant dans la gestion de l’eau, les associations les plus diverses ont inventées au fur et à mesure de leur évolution en fonction des problèmes qui se posaient à elles. Ce peut être parfois des « machins » bureaucratiques s’ajoutant au Léviathan démocratique ; ce peut être aussi des espaces à conquérir pour qui veut peser et être entendu dans les décisions essentielles touchant au domaine concerné. Parce qu’une partie du pouvoir se trouve ici. Parce qu’il faut bien se constituer en une sorte de lobby en bonne et due forme, pour se faire entendre aussi. Bien sûr, n’est pas Monsanto, Exxon ou Coca cola qui veut, les associations de protection de l’environnement n’en ont pas les moyens, mais elles ont par contre toute une expertise à faire valoir, ainsi qu’une potentielle et réelle capacité de nuisance. Elles peuvent montrer les dents aussi. Ce qu’elles ne se privent pas de faire : sur les fleuves du monde (en Espagne, au Brésil, En Russie, en Turquie, aux Etats-Unis…), sur l’estuaire de la Loire, à sa source, à Notre dame des Landes, à Sivens…

Des actions de long cours

C’est un délicat équilibre à trouver au fur et à mesure. Et souvent un mélange des deux… C’est ce qu’on va essayer de voir avec les drôles de loustics de la Loire – toujours – Vivante à travers l’examen de certaines de leurs actions les plus emblématiques ( de notre point de vue) : les batailles autour de la Loire d’abord, de l’estuaire à la source, qui se sont jamais closes parce qu’il y a toujours quelque à conforter ou à empêcher ; celle des barrages et celle du retour du saumon sur leurs lieux de reproduction qui lui est consubstantielle ; leur rôle éducatif bien sûr tant il est vrai qu’il s’agit aussi (et peut être surtout !) de faire bouger les esprits sur les questions de l’eau en particulier mais aussi d’amener chacun à s’interroger sur ses relations à ce et ceux qui l’entoure.

Bref, du grain à moudre disait-on en d’autres temps…

SOS Loire Vivante / ERN en ses actions.

Barrage aux barrages

Le réseau DAM Removal et le cas emblématique de Poutés-Monistrol

 » Des saumons, pas des kilowatts »

Première de ces actions de long cours. Et exemplaire à plus d’un titre. C’est la saga autour du barrage de Poutés-Monistrol sur le cours de l’Allier en Haute Loire. Saga qui a connu son (final ?) épilogue l’année dernière, pour fêter comme il se doit les trente ans de SOS. Exemplaire parce qu’elle est s’inscrit dans une politique et une stratégie inscrite très tôt autour du retour du saumon, le poisson-roi dans nos rivières. A tel point qu’il n’est pas exagéré de dire que c’est constitutif de l’identité de SOS Loire Vivante. Et que le saumon a déjà bien servi dans les combats autour des barrages en Haute Loire comme dans le vaste monde avec la création du réseau DAM REMOVAL qui oeuvre partout où le poisson roi avait ses quartiers, dans l’Allier, sur la Loire, Le Rhin, sur la Volga, dans le Yukon ou toute la façade pacifique aux Etats-Unis avant que l’homme ne se mette à construire des édifices par dizaines de milliers tout au long long de nos cours d’eau dans un titanesque effort de « rendre utile » ces derniers, pourvoyeur d’eau bon marché pour notre agriculture gloutonne, d’électricité pour chacune de nos interrupteurs et de nos ordinateurs. C’est dire si le combat n’est pas gagné d’avance. Et que le slogan  » des saumons, pas des kilowatts » n’a pas fini de faire couler de l’encre et de soulever oppositions et discussions autour de la question. C’est pour ça que le combat presque trois fois décennal autour de Poutès est exemplaire à plus d’un titre.

1991 :

Premières actions pour la démolition du barrage de Poutès (avec Robin des bois). Le barrage est investi physiquement par quelques militants alors que c’est une propriété privée ( EDF).

1992 :

Juin : Lancement d’une pétition contre le barrage de Poutès sur l’Allier et pour sa démolition. Action conjointe avec la firme Patagonia, l’association internationale de défense du saumon atlantique et la magazine Grand air-pécheurs professionnels. D’emblée, les pêcheurs sont donc là.. Ou certains d’entre eux…Là aussi, ce n’est pas un monde monolithique…

Décembre : Dix militants ayant pénétré sur le site de Poutès sont condamnées à payer de fortes amendes. Appel.

1998

Démantèlement des barrages de Maisons-Rouges et St Etienne du Vigan, pour la restauration des populations de saumon. Mais absence totale de médiatisation. « On démantèle en catimini » regrette t-on dans le bulletin de SOS Loire Vivante.

2003 :

En perspective du renouvellement de la concession du barrage à EDF, début de la campagne officielle contre l’effacement du barrage de Poutès, obstacle majeur sur la route du saumon et de ses frayères. Mais producteur d’électricité et … donc manne financière non négligeable pour les communes avoisinants. Début d’une bataille de quinze ans entre EDF, collectivités locales, Etat et défenseurs du saumon. Où il s’agit de ténacité, on vous dit…

2004 :

Internationalisation, avec l’aide et la logistique du WWF, de la lutte contre la prolongation de la concession du barrage de Poutès-Monistrol à EDF : « Il faut choisir entre les kilowatts et les saumons ». Recherche d’alternatives autre que les ascenseurs à saumon et les couloirs de dévalaisons, jugés insuffisants.

2006 :

Juillet : début de l’enquête publique autour du renouvellement de la concession du barrage de Poutés. Contre expertise du WWF et de SOS LV et propositions d’alternatives. Arasement partiel ou total du barrage ? 

2011 :

Décision officielle pour une déconstruction partielle du barrage de Poutès et non sa destruction. Vers l’installation d’un seuil amovible à Poutés. D’une manière générale, « les subventions généreuses attribuées par l’Etat encouragent de manière importante le démantèlement. Elles sont bien utilisées par les propriétaires privés des ouvrages, en les soulageant en grande partie de leur obligation de rendre leur structure franchissable ». De l’importance de la législation.  Qu’il faut savoir mettre de son côté ( cf . bibliographie). Et quand, parfois, le réel s’inscrit dans les idées.. ou l’inverse…

2014 :

Mars : A Poutès, accord sur un seuil amovible permettant le passage du saumon. Effacement concomittant de deux barrages sur la Sélune, rivière se jetant dans la baie du Mont St Michel.

2015 :

Début de l’enquête publique sur le renouvellement de la concession du barrage de Poutés. Avis favorable rendu.

2016 :

Fondation de Dam Removal Europe : plateforme d’ONG européennes menant campagne pour la suppression des barrages et obstacles inutiles sur les fleuves et rivières : «  A l’avenir, dans les réflexions portant sur la modernisation et la modification des vieux barrages, il faudra véritablement considérer la question d’un démantèlement total ou partiel. Cela ouvrira de nouvelles perspectives pour une restauration de la continuité écologique, qui soit complète et pour une renaturation des cours d’eau qui soit durable et économiquement viable ».

Rencontre EDF / ERN à propos du nouveau Poutès.

Février : annonce du lancement des travaux du nouveau Poutés – abaissement de quinze mètres, afin de permettre la course du saumon vers les frayères et continuité de la production d’électricité. C’est un compromis. ce sera donc des kilowatts ET des saumons.

Dans le bulletin SOS : « Après un long conflit de 25 ans, pour la première fois, EDF, élus, associations, parlent d’une seule voix, regardent ensemble vers l’avenir avec ce vrai projet territorial pour le Haut Allier » et dans la presse « La Fédération de pêche, SOS Loire vivante, le Conservatoire du saumon, EDF et les élus disaient leur satisfaction de voir commencer les travaux, conséquence d’un dialogue entre toutes les parties depuis plusieurs décennies. ».

2019 :

Fin de la première phase des travaux et réaménagement effectif du barrage de Poutès suite à un accord avec EDF propriétaire. Le seuil est effectivement abaissé. Compromis confirmé donc, qui n’échappe pas à la règle des compromis, laissant les uns déçus et les autres effrayés par les avancées…

Manif à Poutès 1991.

Même manif avec l'inévitable VW rouge de Roberto.

Roberto Epple communique sur le compromis de Poutés avec des journalistes

Un bon film militant sur l'histoire et la nécessité de l'effacement de Poutés, obstacle à la course du saumon, le poisson-roi...

Et le démantélement vu par ceux qui l'on réalisé... sur le mode épique...

Et selon le directeur Edf des travaux et .. notre Roberto Epple. : les travaux et le compromis.

Une flyer de SOS / ERN : le saumon, le passé et le futur de Poutès.

La bataille de l'estuaire : Donges-Est

A l'occasion de la remise du Prix des Héros de l'eau en 2010, Roberto Epple fait le lien entre la nécessité de sauver à la fois l'estuaire et la source de la Loire.

Extrait d’une émission de Fréquence terre, la radio nature et interview de Christophe Dougé, salarié de SOS Loire vivante sur la question de l’estuaire

Cela fait 20 ans que l’association SOS Loire Vivante bataille contre le projet d’extension portuaire de Donges-Est afin de préserver l’estuaire de la Loire.

Cette zone naturelle est alors menacée par les projets de bétonnages qui mettent en péril l’écosystème des rives du fleuve.

Un espace naturel d’une grande richesse comme le rappelle Christophe Dougé, le délégué de SOS Loire Vivante…

“En 1989, l’estuaire de la Loire a le statut de « zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique ». L’Etat diligente un groupe d’experts pour produire le rapport « Les oiseaux de l’estuaire. Inventaire pour l’application de la directive CEE 79/409 », inventoriant et hiérarchisant les zones importantes pour les oiseaux sur l’estuaire de la Loire et constituant la base scientifique de la délimitation de la Zone de Protection Spéciale, L’Etat et le Port Autonome de Nantes-Saint-Nazaire perçoivent les conclusions de ce rapport comme pouvant contrecarrer les projets d’extensions portuaires. Pendant des années, l’Etat se gardera de rendre public ce rapport et même de le prendre en compte dans ses décisions estuariennes… Le 12 juin 2009, le conseil de surveillance du Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire a validé son nouveau plan stratégique, construit dans le dialogue avec son conseil de développement au sein duquel LPO Loire-Atlantique, Bretagne Vivante et SOS Loire Vivante ont accepté de participer. Il a décidé l’abandon du projet d’extension portuaire à Donges-Est.”

L'estuaire...

1994 : les associations obtiennent l’annulation de la révision du P.O.S de Donges qui visait à classer cette zone en zone industrialo-portuaire.

1996 :

Lancement campagne inter associative contre une centrale nucléaire prévue dans l’estuaire et contre l’extension du Port Atlantique sur Donges-Est. Rôle décisif de Loire Vivante et du WWF. Succès.

1997 :

Mars : manifestation contre le projet de centrale nucléaire dans l’estuaire de la Loire : 15000 personnes

2003

Le Préfet, allant contre l’avis réservé de la DIREN ( direction régionale de l’environnement, service déconcentré de l’Etat) et l’avis défavorable de l’IFREMER ( institut français pour la recherche sur la mer), autorise une première tranche de travaux. Les associations saisissent une nouvelle fois la Commission Européenne et le Tribunal administratif de Nantes. Celui-ci ira à l’encontre des conclusions du Commissaire du gouvernement qui préconisait l’annulation de l’arrêté préfectoral et déboutera les associations en septembre 2006.

2007 :

Voyage au cœur de la Loire III entre Amboise et Donges-Est.

Octobre : Création d’une antenne de Loire vivante à Nantes pour lutter contre le projet d’extension de Donges-Est avec la LPO et Bretagne Vivante. Soutien du WWF et des ONG environnementalistes nationales. Recrutement de Christophe Dougé comme permanent sur le dossier ( voir interview ci contre). 

2008 :

A propos de SOS Loire Vivante à Nantes, dans le bulletin de SOS, R. Epple note que « Des acteurs ne nous perçoivent plus. Par le passé, nous existions à leurs yeux à travers le rapport de force et la contestation. Ils ne veulent pas reconnaître notre rôle de contre-pouvoir, source d’idées et de critiques constructives. L’action de Loire Vivante s’articule autour de la veille écologique, aiguillon de tous les jours, et de nos démarches de coopération, plus institutionnelles. Notre défi est de mener les deux de front ».

2009 :

La cour administrative d’appel de Nantes annule la décision préfectorale d’autorisation des travaux pour «erreur d’appréciation» au regard de l’insuffisance des mesures compensatoires.

Juin : Abandon par l’Etat ( représenté par J.L Borloo) du projet d’extension portuaire de Donges-Est et annonce du lancement d’études pour la création d’une réserve naturelle nationale à l’échelle de l’estuaire : « Il aura fallu vingt années d’engagement et de persévérance, à défendre nos argumentaires, organiser nos communications et nos actions juridiques pour obtenir ces victoires qui, au-delà de donner raison à nos idées, voient nos adversaires d’hier (EPL, Port, EDF,…) les reprendre aujourd’hui et les partager » lit on dans un communiqué de presse de SOS Loire Vivante estuaire. Bis repetita ? 

« La lutte contre le projet d’extension portuaire de DONGES-EST aura été aussi longue et difficile que celle menée contre les projets de barrages sur la Loire et ses affluents. Il aura fallu vingt années de batailles tous azimuts, scientifiques, politiques, juridiques, sur le terrain pour obtenir son abandon, annoncé le 19 juin par J.L. Borloo » note J. Thévenot dans le bulletin de Loire Vivante NAC (Nièvre Allier Cher)

2012 :

Coordination des associations LPO 44, Bretagne Vivante et FNE Pays de Loire sur la veille écologique de l’estuaire  ainsi que SEPNB, le WWF France, patagonia et la fondation Nicolas Hulot comme principaux financeurs.

Toujours dans le bulletin de SOS LV NAC : « Les associations vont continuer à se mobiliser, dans le cadre du Plan Loire, pour le retour d’un estuaire vivant. Il y a beaucoup à faire. Depuis plus d’un siècle celui-ci a connu des aménagements qui ont profondément atteint son fonctionnement écologique : abaissement de la ligne d’eau de basse mer, bouchon vaseux, destructions des milieux naturels par remblaiement, dégradation de la qualité de l’eau (remontée de la salinité et de la turbidité)… sans parler des risques de pollution par les hydrocarbures (mars 2008, 500 tonnes de fuel lourd répandu dans la Loire et sur les berges à cause d’une canalisation rouillée de la raffinerie Total de Donges : (NDLR :procès en cours)

2016 :

Lancement officielle du projet de création d’une réserve nationale naturelle sur l’estuaire.

Le retour du saumon...

Août 1990 :

opération de la « remontée du saumon », le « poisson roi » qui fait son entrée dans le jeu tactique autour de la question des barrages… 25 obstacles sont dénombrés par les participants à la marche sur le cours du fleuve, de l’estuaire à la source. Deuxième édition – qui en compte donc une trentaine aujourd’hui : c’est devenu une tradition – de randonnées et de voyages de découverte autour du fleuve Loire et de ses affluents, de la source à l’estuaire.

1991 :

Et la saga autour du poisson roi continue partout : amorce d’un plan de réintroduction de saumon sur le Rhin à l’initiative du CIPR ( commission internationale pour la protection du RHIN)

1992 :

Septembre : colloque international sur le Saumon à Brioude : «des saumons et des hommes ». Très forte synergie avec le monde de la pêche. SOS LV demande la destruction des barrages de Poutès, Maisons-rouges et Saint Etienne du Vigan.

1998 :

Début de la construction de la salmoniculture de Chanteuges en Haute Loire. Qui sera la plus grande d’Europe.

2001 :

Inauguration de la salmoniculture de Chanteuges.

2006 :

Mars : colloque national « Des rivières, des saumons et des hommes » organisé au Puy en Velay par le WWF et SOS Loire Vivante.

2013 :

Organisation et coordination de la campagne « Salmon comeback » sur le Rhin.

Octobre : Colloque international II pour la sauvegarde du saumon sauvage, 20 ans après, à Brioude et organisation d’une marche pour le saumon entre Strasbourg et Bâle. 400 participants. Six salariés et une quinzaine de bénévoles mobilisés.

2015 :

Continuation de la campagne Salmon Comeback sur le RHIN

Octobre : SOS Loire Vivante organise à Huningue, en Alsace, un colloque international sur le saumon ( voir intervention de R. Epple ci contre).

2016 :

ERN France coordonne toujours avec le WWF Suisse la campagne internationale Salmon Comeback sur le Rhin, qui vise le retour du saumon à Bâle en 2020 par l’aménagement des ouvrages hydroélectriques sur le Rhin. « La continuité écologique du Rhin pour les poissons migrateurs doit être rétablie depuis l’embouchure jusqu’aux chutes du Rhin, ainsi que dans ses grands affluents, notamment la Moselle (jusqu’à sa confluence avec la Sûre), affluent international, y compris dans les rivières prioritaires du Plan directeur ‘Poissons migrateurs’« .

2020 :

conférence dite des « ministres du Rhin ». En amont, les ONG expriment des réserves et font un travail de veille. Leur communiqué avant la réunion : « Lors de la dernière réunion plénière de la CIPR à Malbun en juillet 2019, la France a communiqué son plan général pour la restauration de la continuité écologique du Rhin entre Rhinau et Vogelgrün. Les ONG prennent acte que l’objectif de rétablir la continuité jusqu’à Bâle en 2020 n’y figure plus. C’est d’autant plus incompréhensible que cet objectif de principe apparaît déjà dans la convention internationale en 1999 et plus particulièrement dans les décisions prise lors des conférences des ministres du Rhin en 2007 et 2013. Beaucoup de temps précieux a été perdu ».

Où Roberto Epple nous donne les liens entre la remontée du saumon, la continuité écologique et l'effacement des barrages...

Sam le saumon dans le bulletin de SOS en 2009...

Dans le bulletin de SOS Loire Vivante, "JR" a toujours le bon rôle...

La haute vallée de la Loire.

" Nous on veut faire revivre cette vallée. On veut des hommes et des animaux"

Tout au long de ces trente dernières années, SOS Loire Vivante et ses partenaires intéressés à un titre ou à un autre par ce bout de France – on pense aux pêcheurs, mais aussi par tout ce que le pays compte de défenseurs de l’environnement, agriculteurs, naturalistes et autres spécialistes de la loutre, randonneurs – ont croisé le fer avec l’Epala, les conseils régionaux et départementaux au sujet de l’aménagement de ces gorges et sources. Pas moins de trois bassins ici sont concernés : celui de la Loire bien sûr, mais aussi celui de l’Allier et de l’Ardèche réunis sur un bout de territoire, véritable réservoir d’eau et de biodiversité. Avec comme points communs, une indéniable beauté esthétique des paysages, gorges et vallées profondes ainsi que la présence d’hommes et femmes que tout ceci concerne. Pour des motifs différents. Voire divergents. Ici, SOS Loire Vivante va aussi pousser très loin son art consommé de la mise en réseau pour fabriquer des synergies entre acteurs.

Alors, il était presque fatal que les uns et les autres se rencontrent et finissent par s’accorder, au moins à minima. C’est en tous cas ce à quoi les gens de SOS Loire Vivante vont s’employer. Cela a commencé afin de contrer, lors des années de haute tension ( cf . https://lescarnetsdecir.fr/sos-loire-vivante-i-les-annees-poudriere-1988- 1994/), les projets touristiques proposées par l’Epala sur la Loire ( terrains de golf et base nautiques…) et cela a continué tant il est vrai qu’il est bien une constante chez les amis du fleuve sauvage dans cette volonté de protéger cette vallée mais aussi de la développer de façon durable. C’est le sens du classement de tout ou partie de la zone concernée en zone Natura 2000 et en Parc naturel Régional ( projet avorté suite à une décision de Laurent Wauquiez, président de région, pour des raisons qui n’ont convaincu que lui même, tirant par là même un trait sur des années de travail commun entre associations et collectivités territoriales).

En attendant une éclaircie dans le ciel politique régional, SOS Loire vivante n’a de cesse de veiller sur le coin : c’est la maîtrise du foncier d’abord, ce sont des conflits avec certaines associations de moto-quads, avec le gestionnaire de la carrière de Solignac s/ Loire, c’est le mas de Bonnefont, la maison de la nature à Chadron, la maison d’acceuil de Colempce, les sentiers entretenus, des fermes qu’on aide à l’installation… C’est enfin le sens du projet – la mère des batailles – toujours en cours d’intégrer la zone comme un espace MAB UNESCO ( man and biosphere) où le WWF associé à SOS Loire Vivante  est une fois de plus moteur.

C’est la bataille des trois sources. Elle dure encore.

Du côté de Bonnefonds...

Le mas...

Au moulin du Chambon...

La ferme des eygagéres...

Pour une réserve naturelle régionale...

vers un projet Man and biosphère aux trois sources...

1990 :

Création d’un collectif «  Pour une Haute Loire Vivante » : Trente associations locales réunies dont le PS, les Verts, les fédérations de pêcheurs qui soutiennent la quatrième solution ( réseau d’alerte amélioré, non construction en zone inondable, recalibrage du lit de la Loire, réaménagement des rives à Brives, déplacements de bâtiments…)

1991 :

Mars : Lancement d’une association «  les fermiers de la Haute vallée de la Loire » avec la Confédération paysanne, quelques agriculteurs locaux et le SIVAM (Centre d’Initiative pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural) et du groupement d’agriculteurs bio du département. Soutien de Longo Maï.

Juin : SOS LV commence à nettoyer des sentiers de randonnées dans la haute vallée de la Loire pour promouvoir le «tourisme vert». Aménagement de sentiers de randonnées dans la Haute vallée de la Loire avec rédaction de topo guides dédiés.

Campagne de SOS LV de souscription «  rachetons la haute vallée de la Loire » qui permet de récolter 120 KF en quelques semaines ; les associations de pêcheurs avec Camille Soleilhac à leur tête, font un don de 200 KF

1992 :

Printemps : SOS LV achète la ferme de Bonnefont, inhabitée depuis 1964 pour la transformer en maison de la nature et de la pêche. Lancement du premier chantier de restauration.

Eté : mise en place du collectif «  Les paysans de la Haute vallée de la Loire ».

Accord signé avec la fédération de pêche locale afin de restaurer le mas de Bonnefont et le transformer en maison de la pêche.

1995 :

Suivi des 500 ha de la Haute Vallée achetés par l’Epala et début d’une saga immobilière mettant aux prises intérêts privés (chasseurs, aménageurs, sociétés de deux roues), SOS Loire Vivante, communes riveraines, conseil départemental et Epala sur le thème : pour qui les terres et pour quoi faire ?

8 Juillet : Inauguration du mas de Bonnefont comme « maison de la nature et de la pêche » après trois étés de rénovation et en présence de C. Soleihac, président de la fédération de pêche de Haute Loire… Projet phare de SOS LV de son projet de développement durable de la Haute vallée ( un million de francs d’investissements). Soutien de la DATAR, 848 souscripteurs et Nature Haute Loire. Est d’ores et déjà prévue une deuxième phase pour en faire un accueil permanent et autonome (panneaux photovoltaïques et système de traitement des eaux usées…).

Eté 2000 :

chantiers de jeunesse et ouverture du mas de Bonnefont.

Stages naturalistes d’avril à septembre autour de la découverte de la faune et de la flore. M. Soupet y donne beaucoup de son temps.

2001 :

Présentation par SOS LV du système d’information géographique (SIG) pour la haute vallée de la Loire ( veille sur la végétation et l’eco-système)

2002 :

Participation à des ateliers de travail et comité de pilotage départemental autour du projet de l’inscription comme zone Natura 2000 des gorges de la Loire. Volonté de créer une réserve de biosphère UNESCO sur les sources de la Loire et de l’Allier. Et projet de création d’un parc naturel régional des gorges du haut-Allier-Margeride porté par les collectivités locales.

2003 :

Organisation de rencontres autour de l’écologie au Mas de Bonnefont sous la houlette de Robert Portal et Michel Soupet. Chantier international de jeunesse.

Participation au comité de pilotage de la zone Natura 2000, instrument de la mise en place des mesures adoptées sur la Haute vallée de la Loire (observatoire et veille écologique).

2005 :

Réalisation d’un topo-guide sur la Haute vallée de la Loire

2007 :

Septembre : une délégation de cinquante personnes du WWF France emmenée par Serge ORRU, son directeur, est reçu au mas de Bonnefont.

Octobre : Rencontres naturalistes au Mas de Bonnefont.

SOS Loire Vivante regrette que «  14 ans après la décision de l’abandon du projet de barrage, la rétrocession des bâtiments aux communes n’est toujours pas achevée et celle des terrains même pas commencée. On commence à s’impatienter dans la Haute Vallée de la Loire alors que l’EPL (NDLR : établissement Public Loire qui a remplacé l’Epala) est disposé à céder les quelques 500 ha et les habitations. Il reste à espérer que le Conseil général de Haute-Loire, propriétaire pressenti, se dépêche maintenant d’accepter ce cadeau et cette chance magnifique. Cela serait un gage de protection définitive de cette vallée. La dynamique engendrée constituerait l’amorçage d’une démarche plus globale qui insérerait la haute Vallée de la Loire dans un futur site Biosphère de l’UNESCO, comprenant également les hauts bassins Loire-Allier-Ardèche, ce qui permettrait un développement et une coexistence harmonieuse entre l’Homme et la Nature (Man and biosphere Program) ». Vous avez demandé le programme ? 

2008 :

Février : rendu des bâtiments et terrains du village de Colempce, propriété de l’EPL, à la commune de Chadron pour l’euro symbolique. Projet de restauration du moulin du Chambon. Vers une gestion durable et écotouristique de la vallée

Discussion au Conseil Général de Haute Loire avec des membres de l’UNESCO autour du projet Man and Biosphere ( MAB) sur les gorges de la Loire.

2009 :

EPL, 20 ans après leur acquisition, décide de confier, via une convention d’utilisation, ses terrains de Serre de la Fare au Conservatoire d’Espaces et paysages d’Auvergne et SOS Loire Vivante. Il prend position officiellement pour  l’avènement d’une réserve de Biosphère UNESCO.

Eté : marche le Puy en Velay-les sources de la Loire.

Septembre : Organisation d’une visite de membres de l’UNESCO sur la Haute vallée de la Loire par SOS Loire vivante et le WWF pour présenter aux élus du Conseil général le projet…

Ouverture d’un sentier des oiseaux dans la Haute Vallée à partir de Bonnefont ( partenariat Conseil général / SOS Loire Vivante / LPO)

Exposition itinérante dans la haute vallée de la Loire et de ses Gorges. On peut y voir les richesses écologiques de la vallée (site Natura 2000) et le projet de valorisation (MAB)

Signature d’une convention avec la mairie de Chadron pour l’aménagement d’une maison d’informations et d’accueil dans le moulin Liotard à Colempce.

2012 :

Février : journée d’information sur la réserve de biosphère au Conseil général de haute Loire.

Un projet de création d’une Maison de la Haute vallée de la Loire à Colempce est étudié par la communauté de communes Mezenc-Loire Sauvage. 

Octobre : colloque au Puy sur le projet de réserve de biosphère avec 180 participants : « un projet de territoire alliant économie et écologie devra être élaboré dans les prochaines années, par les acteurs locaux eux-mêmes (démarche «d’en bas») en intégrant les divers intérêts de la communauté de manière à favoriser la compréhension et la coopération… » et où «  Une large place devra être laissée pour une autre agriculture, pour le développement de la filière bois ou du tourisme “vert”. Ou comment négocier la coexistence sur le même territoire des hommes et de l’environnement. Du développement et du futur.

Présentation à la presse du document d’objectifs Natura 2000 sur les gorges de la Loire

Avancée du projet de réserve naturelle Régionale de la Haute vallée de la Loire

Novembre : participation aux ateliers de concertation avec l’EPL et le Conseil Général pour le projet RNR sur la haute vallée de la Loire.

Participation et organisation de plus de 130 rencontres et ateliers de travail autour du projet MAB. Création du Club des Amis de la Biosphère (club MAB). Soutien du WWF

2014 :

Envoi d’un courrier expliquant aux habitants les enjeux de la création du MAB. Création d’un site internet dédié.

Organisation de conférences pour le MAB avec Pierre Rabhi et mise au point d’un argumentaire envoyé à tous les foyers concernés par le projet.

Août : 10 ème voyage au cœur de la Loire : Marche des trois sources ( Allier, Loire et Ardéche) concernées par le MAB.

Poursuite du projet de création de la RNR (réserve naturelle régionale) avec la région, qui «  prévoit de faciliter et de coordonner une gestion durable de la Haute Vallée de la Loire dont les parcelles sont aujourd’hui en grande majorité en propriété privée ou propriété de l’EPL. Protéger et exploiter durablement est la devise, et des créations d’emplois locaux notamment dans la domaine de la découverte de la vallée seront favorisés. Des initiatives concrètes existent déjà comme par exemple à Colempce (Chadron) et des installations pour accueillir les visiteurs comme des gîtes privés, de la restauration ou des activités de nature vont voir le jour ».

Lancement d’une souscription pour acheter 5 Ha de terrain autour du mas de Bonnefont

Ouverture du chantier de la cascade de Louade sur la commune de Chadron

Campagne avec Terre de liens, le REN 43 ( réseau écologie Nature dont SOS Loire Vivante est membre) et « Haute Loire Biologique » pour la ferme des Eygagéres à Chadron : 90000 euros réunis par souscription pour acheter 25 ha de terrains et permettre l’installation d’une ferme bio.

Arrivée d’un permanent sur le site de Bonnefont.

Décembre : lancement d’une souscription de 17000 euros pour acquérir et gérer une zone humide à Orzilhac au lieu dit « le Lauzet » afin de «  Garantir la préservation du dernier champ d’expansion de crue en amont de l’agglomération du Puy-en-Velay ».

2016 :

Juillet : nettoyage du moulin du Chambon par trois chantiers de bénévoles en vue d’une utilisation collective du site. « Coordonné par SOS Loire Vivante, ce projet comprendra les dimensions d’accueil du public, de transmission de la mémoire, d’éducation à l’environnement dans une démarche mêlant l’art, la pédagogie, l’agriculture… Il intégrera impérativement les deux usages actuels du site, d’une part l’activité agricole bio d’autre part l’activité artistique. Cette action est complémentaire avec l’initiative de la fédération de pêche 43 d’un parcours pêche passion entre le Chambon et Goudet ».

Des revers...

Projet de Parc naturel Régional des sources abandonné par la nouvelle majorité régionale (emmenée par Laurent Wauquiez, président de région et ancien maire du… Puy en Velay). Malgré les votes favorables de 65 communes et 10 communautés de communes. Au motif que les chambres d’agriculture, de commerce et d’artisanat, pourtant associées depuis les débuts, n’y seraient plus favorables.

Fin des aides pour le poste créé au sein de SOS LV en vue de l’établissement du MAB

2017 :

Juillet : journée festive autour du chantier de restauration du moulin du Chambon, nouvellement acquis. Projet confirmé de création d’un site d’éducation à l’environnement et volonté de créer une activité durable sur place sur la base d’activités agricoles et artistiques. 

Fin de la souscription pour Bonnefont et Lauzet : 8500 euros récoltés au lieu des 17000 prévus. 73 souscripteurs.

2018 :

Mai : travaux au moulin du Chambon.

Juillet : deuxième fête du moulin du Chambon. La mairie de Solignac fait savoir qu’elle voudrait finalement reprendre les terrains autour du moulin. Faudrait savoir !

Souscription pour financer l’installation d’une ferme en bio aux Eygagères : 42000 euros récoltés avec l’association Terre de liens et une AMAP locale parce que, selon Roberto Epple, « Nous, on veut des paysans pour la haute vallée de la Loire. On veut des hommes et des animaux »… Une première installation avait déjà été soutenue par le mouvement il y a cinq ans à Chadron et une troisième est en projet. Pour SOS Loire-Vivante, « C’est notre façon de faire revenir de la vie dans la vallée ».

SOS Loire Vivante a mis en place une coordination des acteurs du Haut bassin sur la thématique Haute Vallée de la Loire afin de faire connaître le travail des acteurs locaux sur la Haute Vallée de la Loire, de mettre en place des actions coordonnées de sensibilisation dans la Haute Vallée de la Loire et spécifiquement sur le site du Chambon (commune de Solignac-sur-Loire) et enfin d’initier un projet inter associatif pour faire revivre la Haute Vallée de la Loire.

2019 :

Juillet : marche « citoyenne » du Puy en Velay à la source de la Loire, Mont Gerbier de Jonc pour «  des Hautes vallées de la Loire, de l’Allier et de l’Ardéche vivantes ». Extrait de la plaquette présentant cet « appel citoyen » : « Nous, participants à la Marche Citoyenne demandons l’émergence et la mise en œuvre d’un projet territorial ambitieux, global et cohérent à l’échelle des 3 vallées de la Loire, de l’Allier et de l’Ardèche ainsi que l’inscription dans vos programmes et agendas politiques d’un projet favorisant à la fois la protection des écosystèmes et des activités économiques durables ». Parce que «  de multiples possibilités existent: Réserve Naturelle Régionale ou Nationale, Parc Naturel Régional, Biosphère UNESCO, ou tout autre dispositif solide alliant protection de l’environnement et développement économique.

Extrait de la plaquette de présentation du projet MAB

Sur les murs du 8, rue crozatier...

Le projet MAB en son périmètre.

réunion de famille avec Isabelle Autissier, présidente du WWF France. Jean François, Roberto, Martin...

Visite à Bonnefonds

Eduquer

Les projets RIFM et Big Jump

Un lien perdu…

SOS Loire Vivante et avec eux tous ceux qui, à un titre ou à un autre, sont concernés par la protection de l’environnement sont depuis longtemps bien conscient que cette dernière passe aussi par une éducation toujours à parfaire. Tant il est vrai qu’à de nombreux égards, les hommes se sont coupés depuis bien longtemps de leur environnement nourricier. On tourne un robinet et on a de l’eau, un bouton de l’électricité, un autre et on a chaud ou froid… Un contact a été certainement perdu. Sans doute définitivement. Ainsi, les liens autrefois plus évidents entre nos gestes les plus quotidiens et ce qu’ils signifient d’impact financier et environnementaux ne sont plus nécessairement faits par tous…

Raison de plus sans aucun doute pour accorder une grande importance aux actions éducatives susceptibles de contribuer chez les plus jeunes à renouer ces liens défaits.

Des actions pour tous…

A SOS Loire Vivante, on ne déroge pas à cette règle commune chez les défenseurs de l’environnement à travers les âges qui fait que souvent on fait rimer actions et pédagogie, prise de conscience et changement des comportements. Ainsi, parallèlement à leur activisme tout azimuts, l’éducation à l’environnement a été depuis longtemps une priorité à SOS Loire Vivante. Cela peut prendre plusieurs formes. Nous en retiendrons ici deux plus particulièrement : le Big Jump et le projet Rivières d’Images et Fleuves de mots (RIFM). Parce qu’elles sont au long cours : en effet, elles sont réédités chaque année depuis une vingtaine d’été. Parce qu’elles sont aussi exemplaires d’une volonté de concilier cette volonté de transmission et l’aspect ludique dans ce qui est proposé à chacun.

De la suite dans les idées ? 

Alors, le projet RIFM consiste à proposer aux écoles intéressées toute une gamme de supports pédagogiques afin de réaliser une production artistique – ce peut être des dessins, des peintures, des sculptures – sur un thème renouvelé chaque année mais toujours en lien avec l’eau. Ces productions une fois recueillies sont jugées par un jury dûment sélectionné et exposées en des endroits eux mêmes en lien avec le fleuve. Elles ont vocation à être itinérantes. Et on les retrouve ainsi fréquemment d’une exposition à l’autre, d’un événement à l’autre le long des fleuves et rivières du vieux continent…

Le projet Big Jump consiste, quant à lui, à organiser à une date donnée – l’été, bien sûr – une série de saut et baignades collectives dans des rivières préalablement sélectionnées pour leur qualité sanitaire ou au contraire pour alerter sur leur mauvais état. Et donc, en même temps, de mettre en place une pédagogie à destination des publics visiteurs et une communication sur la qualité de l’eau et des moyens à disposition pour améliorer son état. Et ce, partout dans le monde. Pour la Loire, c’est Roberto Epple qui a lancé cette habitude et ERN en assure l’organisation et la communication depuis 2002. Ainsi, le prochain plongeon collectif devait être organisé le dimanche 12 juillet à 15 h. A vos maillots. S’il a lieu, vous n’y serez pas seuls : depuis 2002, environ 200 000 personnes ont participé à plus de 2 000 événements dans 34 pays ! Objectifs d’ERN : Rétablir un lien entre citoyens et rivières et soutenir la Directive Cadre Européenne sur l’eau » : le Big Jump enverra un message clair aux décideurs européens – ne pas affaiblir cette directive, la mettre en œuvre« . Ou comment faire rimer l’aspect ludique, le geste éducatif et une certaine pression sur les décideurs.

Et c’est pas tout évidemment. Il faudrait parler encore du projet ec’EAUnomies d’eau, le point Inf’EAU… Et tant d’autres…

Le Big Jump

A Saint maur en Seine et Marne..

Rivières d'Images et Fleuves de Mots.

Qui a dit que tout cela, ce n’est qu’un début ?